juillet-août 2013- n°30
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HDS.
mag
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i n s e r t i on
ucune sonne r i e
n’a retenti. Pour-
tant, les élèves se
dirigent, classeur
sous le bras, vers leur salle de
classe. En ordre dispersé certes.
À l’intérieur, pas de bureaux ali-
gnés côte à côte face à un grand
tableau. Les jeunes, une dizaine,
prennent place où ils le veulent
autour d’une des deux tables de
réunion. C’est l’heure du cours
de français. Le professeur distri-
bue des fiches : nature et fonction
d’un mot, les temps de l’indicatif,
le pluriel… Chaque élève suit une
leçon différente selon son niveau.
Le cours est, à l’image de tout le
parcours à l’E2C de Bagneux,
individualisé.
Imaginé en 1995 à l’initiative de
l’Union européenne, le concept
d’École de la Deuxième Chance
vise à réduire les inégalités
d’accès à l’emploi et au savoir
des jeunes. En France, où l’on
en compte plus d’une centaine,
les E2C s’adressent à de jeunes
adultes âgés de 18 à 25 ans, sans
diplôme, ni qualification et sortis
du système scolaire depuis au
moins un an. «
Dans les Hauts-de-
Seine fin 2011, 8 669 jeunes actifs
de 15 à 24 ans étaient en demande
d’emploi, dont 1 075 déjà en chô-
mage de longue durée
, explique
Patrick Devedjian, président du
conseil général qui subventionne
l’E2C Hauts-de-Seine à hauteur
de 182 000 euros en 2013.
C’est
cette situation qui nous avait inci-
tés à soutenir le dispositif École de
la Deuxième Chance des Hauts-
de-Seine, qui nous paraissait être
une alternative socioprofessionnelle
préventive intéressante.
» Une pre-
mière antenne a vu le jour en
mars 2011 à Clichy-la-Garenne.
Mais par souci d’«
équité terri-
toriale il était important qu’une
deuxième soit créée dans le sud
du département ».
L’antenne de
Bagneux a ainsi ouvert ses portes
en novembre 2012. Chaque site
est prévu pour offrir soixante
places. Les entrées dans le dis-
positif se faisant tous les mois
et demi environ, près de deux
cent cinquante jeunes bénéficie-
ront d’une deuxième chance cette
année grâce à l’E2C 92.
En alternance
«
La plupart des jeunes arrivent
ici par le biais de la mission locale
,
détaille Laurent Brouste, respon-
sable pédagogique de l’antenne
de Bagneux.
Pour être admis, ils
doivent passer un entretien qui nous
permet de cerner leur profil, d’éva-
luer leur motivation et un test de
lecture. Les ateliers étant individua-
lisés, les jeunes doivent être capables
de lire et comprendre un texte pour
pouvoir travailler de manière au-
tonome. Mais la question essen-
tielle est : est-ce que nous pouvons
faire quelque chose pour eux ?
» À
chaque rentrée, une quinzaine
de jeunes est admis. Ils ne seront
plus qu’une dizaine à la fin du
parcours. Ce dernier commence
par une période d’essai de cinq
semaines : trois à l’école et deux
en entreprises. Pour Nicolas,
23 ans, elle s’est bien passée. Il
vient donc de signer son contrat
et est officiellement stagiaire à
l’E2C 92. «
Ça faisait un bout de
temps que je me disais que je devais
trouver une formation ou du tra-
vail. Mais tout seul, j’avais un peu
de mal. C’est quelqu’un d’ici qui
m’a conseillé de m’inscrire. C’est
mieux que d’être dans une école
normale. Et c’est surtout mieux que
de rester chez soi à rien faire de
ses journées
», conclut le jeune
qui veut «
travailler dans le sport
ou être gardien d’immeuble
». Son
A
L’E2C Hauts-de-Seine, ce sont deux écoles : une à
Clichy et une à Bagneux. Leur objectif :
remettre
sur les rails de jeunes adultes
et leur permettre
d’accéder à une formation ou un emploi.
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de l’E2C de Bagneux sur