janvier-février 2015 - n°39
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jean
-
luc
dolmaire
Patrimoine
Michel Desvigne est associé à l’architecte Kengo Kuma
pour la restructuration
du musée départemental Albert-Kahn à Boulogne. Un travail subtil
de « recouture » en marge du jardin actuel.
Abîmés, les deux ponts rouges du jardin
Albert-Kahn
ont été démontés pour être remplacés.
Nous ne toucherons
pas
au jardin actuel
Bientôt
deux ponts neufs
Quel est votre rôle dans
ce projet?
Il s’agit d’accompagner le projet
architectural, d’intervenir autour
des nouveaux bâtiments ou des
anciennes constructions qui vont
connaître un nouvel usage. C’est
une intervention modeste, une
« recouture » très subtile. Le jar-
din Albert-Kahn fait quatre hec-
tares. Il nous a été demandé de
réfléchir à ce que nous pourrions
faire sur trois secteurs différents
représentant 0,4 hectare. Plus
précisément, nous n’intervien-
drons que sur la moitié de ce péri-
mètre, soit 5 % de la surface totale
du jardin.
Que faites-vous sur
ces 5 %?
Nous intervenons pour commen-
cer sur des lieux délaissés, des
friches, des arrière-cours de bâti-
ments administratifs, un parking
C
es deux ouvrages
dont l’image résume
p o u r b e a u c o u p
le jardin japonais du
musée départemental vont être
reconstruits à l’identique : ils
n’avaient pas été refaits depuis
les années 1990. Cette fois, une
essence exotique supportant
mieux l’humidité sera préférée au
chêne. Finie aussi la couleur
rouge.
« Nous allons essayer de
revenir aux origines. À l’époque
d’Albert Kahn, on avait laissé le bois
à l’état brut »
, explique Michel
Ferris, responsable des jardins de
collection au conseil général. En
attendant l’arrivée des deux
nouveaux ponts en mars, une
passerelle provisoire a été
installée.
n
É.V.
du personnel, autour des toilettes
publiques, des zones techniques…
Il s’agit de faire gagner de la sur-
face au jardin grâce à des planta-
tions en accord avec leur environ-
nement. La palette végétale, déjà
présente ou adaptée, est cohérente
avec les singularités des jardins :
jardins anglais, jardins japonais.
Une autre partie de notre travail
consiste à mettre aux normes les
bâtiments en ce qui concerne
l’accessibilité des personnes à
mobilité réduite. Pour éviter les
rampes style « bureau de Poste »,
nous avons dessiné de nouveaux
mouvements de sol pour gagner
quelques dizaines de centimètres
par-ci par-là mais sans rien tou-
cher à l’existant.
Vous intervenez aussi autour
du nouveau bâtiment…
C’est là en effet qu’il y a eu le plus
gros travail conceptuel. Le nouveau
bâtiment dessiné par Kengo Kuma
donne sur le jardin anglais. Il fallait
pouvoir y accéder sans empiéter
sur le jardin et sans modifier les
circulations existantes. Au lieu
d’une grande entrée frontale,
nous avons opté pour une sorte
de coursive avec différents chemi-
nements en pierre et trois accès
possibles au jardin. Un peu
comme un cloître, c’est un espace
intermédiaire où l’on circule
avant de trouver son chemin. Cela
permet également l’accessibilité
des personnes à mobilité réduite.
Cela fonctionne bien et nous
réfléchissons déjà à inclure cette
solution dans d’autres projets.
n
Propos recueillis
par Émilie Vast
Rénovation en cours
La construction et restructuration du musée Albert-Kahn est
entrée dans une phase concrète en septembre dernier avec, pour
première étape, la démolition des immeubles rue du Port.
Ce projet, signé par l’architecte Kengo Kuma, prévoit la rénova-
tion du bâti existant et la construction d’un nouveau bâtiment
de trois niveaux et 2 300 m
2
avec des espaces d’expositions
permanentes et temporaires, un centre de ressources documen-
taires, des espaces pédagogiques, un restaurant et salon de thé
avec terrasse. Le jardin, intégralement préservé, bénéficiera quant
à lui de la réhabilitation de la serre et de la grange vosgienne
ainsi que de la restauration des « fabriques », ces petites maisons
en bois situées à l’entrée du jardin japonais.
Le conseil général procède à la reconstruction
des deux ponts du jardin japonais.