janvier-février 2015 - n°39
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HDS
mag
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Ç
a commence par
u n é c h a u f -
fement tout ce
qu’il y a de plus
normal : la tête,
les épaules, le bassin… Mais très
vite, le professeur insiste sur la
dynamique théâtrale, le regard et
la présence. «
Attention, tu t’es
éteinte
.
Il faut rester vivant »,
dit-il
à l’adresse d’une des danseuses.
Les six stagiaires, cinq filles et un
garçon présents ce jour-là, parti-
cipent à un atelier sur le jeu
clownesque. Après plusieurs
exercices, ils enfilent leur nez
rouge. Au bout de trois jours de
s t a g e , c h a c un a c r é é s on
personnage. Il y a Mademoiselle
Lilas, Monsieur Opposito… «
L’art
du clown ne s’apprend pas en
quelques jours
, explique Ami
Hattab.
Mais je les ai amenés à
découvrir quelques fondamentaux,
les principes de base.
» Ami est à la
fois clown, comédien, formateur,
coach et metteur en scène. «
Mon
métier c’est joueur
, résume-t-il.
Je
suis passionné par le jeu, l’humanité,
la vie. Et le clown rassemble ces trois
choses. Il est drôle et touchant à la
f o i s .
» Bl and i ne , une d e s
danseuses qui participent au
cours, a été surprise de devoir
«
partir de ce que l’on est pour arriver
à en faire un personnage »
. «
Alors
que les danseurs sont les spécialistes
du cache-cache
, sourit-elle
, peut-être
encore plus que les comédiens
.
À
force de danser, nous avons aussi
assimilé des automatismes en ce qui
concerne notre gestuelle. Là, nous
avons été amenés à d’autres mouve-
ments. Nous avons même appris à
être présents sans bouger.
» Dans la
petite salle où les danseurs et le
professeur se retrouvent le midi
pour manger et échanger, Julia
confirme. «
C’est une chance
d’avoir accès gratuitement à ce genre
d’ateliers et de travailler autre chose
que la danse. Chaque fois que je le
peux, j’y participe. Ce sont toujours
de belles rencontres avec les profes-
seurs et les autres danseurs.
»
Carte blanche
Cet atelier était organisé dans le
cadre de Cités danse connexions,
un projet porté depuis 2007 par le
théâtre Jean-Vilar de Suresnes et
subventionné à hauteur de deux
cent mille euros chaque année
par le conseil général. «
L’idée était
de répondre, à l’année, aux besoins
des jeunes danseurs et chorégraphes
hip-hop
, explique le directeur
Olivier Meyer.
De leur offrir bien
plus qu’un simple accompagnement
dans le cadre de Suresnes cités danse.
Cela s’adresse à tous les artistes
désireux de perfectionner leur art et
de s’ouvrir à d’autres univers
». Une
trentaine de sorties ont ainsi été
proposées dans de grandes institu-
tions culturelles. Une quarantaine
d’ateliers de perfectionnement
ont été organisés allant du jeu
clownesque donc à « Manipula-
tions de marionnettes et acces-
soires ». Surtout, dans le cadre de
Cités danse connexions, vingt-et-
un spectacles ont également été
produits ou coproduits réunissant
cent trente danseurs. Car un des
objectifs premiers du dispositif
est d’être un tremplin pour la
nouvelle génération de danseurs
et chorégraphes. Ainsi, chaque
année, pendant Suresnes cités
danse, des « cartes blanches » leur
sont réservées. «
De plus en plus
d’interprètes veulent devenir auteurs
,
note Olivier Meyer.
Le passage de
l’un à l’autre peut être compliqué.
Nous essayons de le faciliter.
» Lors
de la 23
e
édition du festival, huit
jeunes chorégraphes bénéficieront
d’un coup de projecteur. Parmi
eux, Jann Gallois qui montera sur
scène les 24, 25 et 26 janvier pour
présenter
Diagnostic F20.9
. L’an
dernier déjà, dans le cadre des
soirées Cités danse connexions,
elle avait présenté
P=mg
, un
Ce dispositif permet à de jeunes danseurs
et chorégraphes hip-hop de franchir un cap.
La preuve sur scène à partir du 16 janvier
lors de Suresnes cités danse.
l ’ é v énemen t
Notre rencontre avec Sonia Duchesne,
chorégraphe au programme de
Suresnes cités danse sur
video.hauts-de-seine.net
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