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novembre-décembre 2015 - n°44

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HDS

mag

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

ex po s i t i on

L

e deuxième volet de

l’ e xpo s i t i on

L e s

Hauts-de-Seine dans

la Grande Guerre

aborde l’effort de guerre dans les

différentes communes de l’actuel

territoire départemental. En premier

lieu, la reconversion des usines

locales (automobiles, avions,

cycles…) pour produire du matériel

de guerre. Ainsi, Renault participe à

la mise au point du premier char

d’assaut de l’armée française.

Darracq à Suresnes fabrique des

obus, Farman à Boulogne des

moteurs d’avion, Voisin à Issy, des

avions. L’essor de l’aviation sera

fulgurant pendant les quatre années

de la Guerre. Le syndicalisme, les

grèves de 1917 et 1918 dans les

usines d’armement, vont de pair

avec la surveillance policière du fort

contingent d’ouvriers et d’ouvrières.

Appelées les « munitionnettes »,

leurs conditions de travail sont diffi-

ciles. Fait exceptionnel, une crèche

réunit les usines de Levallois et de

Neuilly, à cheval sur les deux

communes… À Boulogne règne

aussi une intense activité militaire

due à l’implantation des services de

l’armée. À Meudon, dans la forêt

vallonnée proche des usines, de

fausses tranchées sont pratiquées

pour les essais du char d’assaut. À

Vanves, unmagasin général d’habil-

lement s’installe et les soldats posent

pour immortaliser les uniformes.

Pour soutenir l’effort de guerre,

l’État lance par cinq fois des

emprunts (1915 à 1919) dont

témoignent de grandes affiches colo-

rées. Mais la guerre vient bientôt

frapper l’arrière de la ligne de front :

en mars 1915, les zeppelins lâchent

des bombes qui touchent spécifique-

ment Levallois et Asnières. Des

procédures d’alerte sont mises en

place, les abris dans les caves sont

consolidés. Les Allemands

construisent bientôt des canons

géants à très longue portée, placés à

120 km de Paris et l’année 1918 se

révèle particulièrement meurtrière.

Le 23 mars 1918, les obus tombent

sur Malakoff.

La sortie de la Grande Guerre, par

l’armistice du 11 novembre 1918, se

proclame sur les murs du départe-

ment par des affiches triomphales :

«

La Guerre est gagnée

». S’ouvre la

période des traités de paix, dont

celui de Neuilly entre les puissances

alliées et la Bulgarie (27 novembre

1919), et celui de Sèvres, entre les

Alliés et l’Empire ottoman (10 août

1920) dont il signe la disparition.

Mais l’immédiat après-guerre est

surtout le temps du deuil national,

des cérémonies patriotiques, et des

premiers monuments aux morts.

Dans toutes les villes du dépar-

tement ces œuvres de mémoire

sont érigées, des artistes sculpteurs

invités à concourir…, la population

participe par des dons, l’État par des

subventions.

Lieux de mémoire

Parmi tous les lieux de mémoire

du département, deux sont incon-

tournables. Le Cimetière américain

de Suresnes, enclave extra-territo-

riale où 1500 soldats américains

reposent, les États-Unis ayant

souhaité qu’il soit construit à proxi-

mité de l’Hôpital américain de

Neuilly et de l’ambulance améri-

caine du lycée Pasteur. Le Cime-

tière est inauguré le 30 mai 1919

par le président Wilson. Quant au

Mémorial de l’Escadrille La Fayette,

situé à Marnes-la-Coquette, il est

inauguré le 4 juillet 1928 - jour de

la fête nationale américaine -, non

loin de l’Institut Pasteur. Avant que

les États-Unis n’entrent en guerre

en 1917, 180 pilotes de combat

américains s’engagent spontané-

ment dans l’armée française. L’arc

monumental du Mémorial rend

hommage aux 68 pilotes améri-

cains tués.

L’exposition présente enfin un film

tiré des Archives Albert-Kahn. Pour

le cinquantenaire de la III

Répu-

blique - en 1920 - à la date symbo-

lique du 11 novembre - une double

cérémonie nationale est organisée.

D’une part, le transfert du cœur de

Gambetta (il avait incarné la résis-

tance aux Allemands en 1870…), de

sa maison de Sèvres au Panthéon,

et d’autre part celui du corps

du Soldat inconnu sous l’Arc de

Triomphe, à Paris.

n

Alix Saint-Martin

S’armer/ Subir/ Se souvenir

. Archives

départementales, 137 av Joliot-Curie,

Nanterre. Visites guidées sur rendez-vous  :

01 41 37 11 02 Accès libre. Du lundi au

vendredi, de 9 h à 17 h.

Bien qu’à l’arrière du front, le département a été totalement impliqué dans

la Grande Guerre comme le montre la nouvelle exposition des

Archives

départementales. Du 2 novembre au 29 mai 2016.

Images

de la Grande Guerre

© DR