

novembre-décembre 2015 - n°44
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HDS
mag
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« Le Département des Hauts-de-Seine s’est
engagé depuis plusieurs années dans le sou-
tien aux victimes de violences conjugales,
à travers notamment le dispositif Femmes Victimes de Vio-
lences 92. Nous consacrons cette année près de 1,2 M€ pour
accueillir dans des logements temporaires les femmes et
leurs enfants. Par ailleurs, les permanences juridiques, les
psychologues, les travailleurs sociaux que le conseil dépar-
temental finance dans les commissariats, permet de repérer,
conseiller et orienter les femmes victimes de violences et de
les diriger vers les associations spécialisées. C’est donc un dis-
positif global depuis la détection des situations jusqu’à leur
prise en charge et l’aide à la réinsertion des femmes victimes
qui est mis en œuvre dans notre département ».
Marie-Laure Godin
vice
-
présidente
du
conseil
départemen
-
tal
chargée
des
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sociales
,
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Violences conjugales, Questions de famille
La plateforme interactive du conseil départemental
consacrée à des questions de société Questions
de famille sera consacrée à partir du 25 novembre au
thème « Violences conjugales, comment s’en sortir? ».
Mise en ligne à l’occasion de la journée interna-
tionale pour l’élimination de la violence à l’égard des
femmes sur
www.hauts-de-seine.fr, elle rassemblera
des interviews d’experts (comme des psychologues)
et de femmes ainsi que des zooms sur différentes
associations.
n
l’autre sur le soutien aux actions
d’écoute, d’accueil, d’information
et de prévention. Au quotidien, le
Département travaille également
avec le centre Flora-Tristan à
Châtillon, l’Afed (Association des
femmes en difficulté), l’Adavip 92
(Association d’aide aux victimes
d’infractions pénales), ainsi que
les quatre Centre d’information
sur les droits des femmes et des
familles (CIDFF) et le Mouvement
du Nid. L’an dernier, environ 3 500
entretiens ont été menés dans
l’une ou l’autre de ces structures
des Hauts-de-Seine. Depuis neuf
ans, un travail est également
mené dans les commissariats
avec des intervenants sociaux
de l’Adavip 92 afin de détecter
d’autres cas de violences conju-
gales. «
À partir de l’étude de mains
courantes, ils repèrent les situations
nécessitant un suivi social et font
le lien avec les services sociaux du
Département qui prennent ensuite le
relais
», poursuit Yann Lossouarn.
Un éventail d’actions qui permet
s o c i é t é
de repérer davantage de cas de
femmes battues. L’an dernier,
environ 1 700 personnes ont été
reçues par un intervenant social en
commissariat.
L’association l’Escale, elle, est sur
tous les fronts. En semaine, elle
gère, avec le centre Flora-Tristan,
la plateforme d’écoute télépho-
nique. Pour les femmes qui
appellent, c’est un premier pas
vers l’acceptation de la violence.
«
Elles sont encore à leur domicile,
dans la violence. Cet appel est une
première réflexion sur ce qu’elles
vivent
», note Françoise Brié.
L’association possède aussi
vingt-cinq places d’hébergement
temporaire dans le nord du
département. L’année dernière,
121 femmes et 119 enfants ont
obtenu un logement temporaire
via l’association. Il s’agit souvent
d’un premier pas vers l’autonomie.
«
Certaines d’entre elles n’ont pas les
moyens d’accéder à un logement.
C’est aussi une manière de les
sécuriser, au moment très important
de la reconstruction
», explique
Françoise Brié.
Puis, vient le temps de l’accom-
pagnement, de la reprise de
confiance en soi. Vingt-cinq
salariés, à la fois psychologues et
assistants sociaux, donnent les clés
pour souvent repartir du bon pied.
Cela passe notamment par des
ateliers cuisine, qui permettent aux
femmes hébergées de se préparer
des repas équilibrés. «
C’est aussi
l’occasion d’échanger, de permettre
aux femmes d’être ensemble et d’avoir
un déclic sur sa situation
», explique
Françoise Brié. En somme, de
prendre un nouveau départ.
n
Mélanie Le Beller