

novembre-décembre 2015 - n°44
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HDS
mag
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r epo r t age
Un lieu, un collectif et une plate-
forme de services
». Le premier
service co-développé est un
studio photo. «
Nous avons
acheté le matériel. Et Maxime
Qu i gue r, un é t ud i an t qu i
suivait le projet et prenait nos
photos, a pris le statut d’auto-
entrepreneur
, raconte Valérie
Andrade.
Maintenant, il peut
faire des photos pour les réseaux
sociaux ou les sites internet
des
coworkers
. Les développeurs
web qui travaillent ici peuvent
le mettre en relation avec leurs
clients… Et ses prix sont attractifs
puisqu’il débute
». Le prochain
service proposé pourrait être
une attachée de presse. C’est
une auteur, adhérente à Sceaux
smart, en pleine écriture de son
deuxième roman qui a soumis
l’idée. Et beaucoup d’autres
sont intéressés.
Formule adéquate
Les profils des
coworkers
sont
très variés. Nathalie Langy, par
exemple, est expert-comptable
et habite Sceaux. «
J’ai travaillé
pendant vingt ans dans des
cabinets parisiens. Maintenant
que j’ai monté le mien, je viens à
Sceaux smart lorsque j’ai besoin
de louer une salle de réunion ou
un bureau fermé,
explique-t-elle
.
C’est flexible, pratique, et ça
donne une meilleure image que
si je recevais mes clients chez
moi.
» Certains bénéficiaires
viennent d’un peu plus loin.
Charles Gonthier, développeur
java, habite Châtenay-Malabry.
«
Avant je travaillais chez mon
client à La Défense. Maintenant,
je loue un bureau individuel ici
et je ne vais à La Défense que
deux fois par mois. Je gagne deux
heures de trajet par jour. J’ai plus
de temps pour ma vie de famille.
Mais je ne suis pas seul pour
autant. Les autres
coworkers
sont comme des collègues avec
qui je peux échanger.
» Christine
Monti, habitante d’Antony et
dirigeante de Talents Impulse, a
opté pour un bureau individuel,
elle aussi. «
J’ai toujours été
salariée de grands groupes,
L’auto-stop sur mobile,
un autre lauréat en bonne voie
Fin septembre a été lancée Microstop, une application
pour smartphone spécialisée dans le covoiturage. Contrai-
rement aux autres acteurs du marché comme Bla Bla
Car, il n’y a pas besoin de réserver à l’avance. Une carto-
graphie en temps réel de « Points Microstop » permet
la prise en charge du piéton par l'automobiliste. Et sont
ciblés les déplacements de proximité et quotidiens. L’idée
est de permettre aux automobilistes de valoriser les places
disponibles dans leur voiture et de compléter le réseau
de transports en commun. Dans le cadre de son appel à
projet ESS, le Département a soutenu Microstop à hauteur
de cent cinquante mille euros. Trois mille micro-stoppeurs
sont déjà inscrits et vingt mille trajets ont été réalisés. Soit
quarante mille kilos de CO
2
évités…
n
www.microstop.org
raconte-t-elle
. Donc me retrouver
chez moi c’était compliqué. Il y
avait toujours quelque chose
qui me distrayait. Alors qu’ici,
sentir d’autres personnes qui
travaillent autour de moi, ça me
stimule.
» À l’inverse, Olivier
Ramboër, qui développe en
ce moment oneprez.com,
une solution d’édition de
sites web, se trouve moins
productif que chez lui. «
Je suis
venu chercher autre chose ici, un
esprit
start-up
pour commencer.
J’ai pris un bureau fermé
pour deux personnes en vue de
recruter rapidement quelqu’un
pour commencer le marketing.
En plus, l’open space nous laisse
une marge de manœuvre si l’on
développe. Et surtout, notre
projet se retrouve au sein d’une
communauté avec plein de
convergences.
»
Dans le cadre de son appel à
projets d’économie sociale et
solidaire, le conseil départe-
mental a subventionné Sceaux
smart à hauteur de cent dix
mille euros. «
Les tiers-lieux
se développent en France et c’est
une très bonne chose
, souligne
Patrick Devedjian.
Ils repré-
sentent de nouvelles bulles
d’innovation, à la fois écono-
miques et sociales. Ils contri-
buent à l’attractivité des terri-
toires.
» «
Répondre à cet appel
à projets nous a énormément
aidés
, précise Valérie Andrade.
Un des critères pour être sélec-
tionné est l’hybridation des
financements. Donc dès le
début, nous avons dû y réfléchir
pour ne pas être dépendant de
l’argent public.
» Sceaux smart
bénéficie d’un loyer négocié
avec la ville. L’association a
aussi été aidée par Hauts-de-
Seine Initiative (HDSI), une
association soutenue par le
Département, avec un prêt
solidaire à taux zéro et une
garantie pour l’obtention
d’un prêt bancaire. HDSI a
d’ailleurs depuis intégré la
structure en y installant une de
ses antennes. «
On a le même
public cible, donc c’est cohérent
,
CD92/J
ean
-L
uc
D
olmaire
CD92/J
ean
-L
uc
D
olmaire
explique Aurélie Charles,
chargée de mission TPE.
Nous
ne cessons de répéter aux entre-
preneurs de ne pas être seuls. Cela
appuie notre discours.
» Sceaux
smart a également développé
un partenariat avec l’IUT de
Sceaux qui a géré la campagne
de financement participatif du
projet. La faculté Jean-Monnet
s’est, elle, occupée de rédiger
les contrats de
coworking
.
«
Trouver une formule adéquate
pour les étudiants qui aimeraient
se réunir ici pour leurs travaux
collectifs est un de nos projets
,
souligne Valérie Andrade.
Toute une série d’événements,
conférences, ateliers va être
montée. Nous allons également
d éma r c h e r d e s e n t r e p r i s e s
extérieures pour leur louer nos
salles de réunion
». Le sous-sol
encore inoccupé va servir
pour faire de la domiciliation
d’entreprise. Et un deuxième
site pourrait ouvrir, toujours à
Sceaux, très prochainement.
n
Émilie Vast
www.sceauxsmart.fr