Previous Page  23 / 76 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 23 / 76 Next Page
Page Background

do s s i e r

mars-avril 2016 - n°46

|

HDS

mag

|



CD92 / O

livier

R

avoire

elle quitte l’Auvergne pour Toulouse, la «

ville de l’Aéropostale

»,

comme elle se plaît à le répéter. Elle rencontre d’autres pilotes

et découvre mieux le monde de l’aviation, devenu une famille

de cœur. «

C’est un univers qui porte de belles valeurs comme la

solidarité et l’entraide.

» Elle obtient son diplôme en 1995, soit

quatre ans après son accident.

Une première au Bourget

En 1996, elle est sélectionnée pour faire le Tour aérien des

jeunes pilotes, qui réunit une trentaine de participants. C’est à

ce moment-là qu’elle découvre que le métier de pilote profes-

sionnel lui est interdit par la loi. Qu’à cela ne tienne, Dorine

Bourneton décide tout simplement… de la faire changer. «

J’ai

fédéré autour de moi un groupe de personnes pour me soutenir puis

je suis venue à Paris pour créer une commission de pilotes handicapés

à l’Aéro-Club de France.

» S’ensuit un long et difficile combat qui

se termine en 2003, année où est enfin signé l’arrêté ministériel

modifiant la réglementation et permettant aux handicapés de

vivre de leur passion. Une première au monde et «

un petit

miracle

» pour Dorine.

Depuis, sept personnes ont obtenu ce diplôme. Dorine, elle, n’a

pas voulu le passer : «

je me suis battue pour les autres, pour le bien

commun.

» Sa passion, c’est plutôt le contact avec le public et

les meetings. Elle décide alors de se lancer un nouveau défi : se

mettre à la voltige aérienne. Objectif : devenir la première handi-

capée à faire une démonstration lors du Salon du Bourget. Elle

s’entraîne pendant neuf mois mais les obstacles sont, encore

une fois, nombreux. «

J’ai dû obtenir une dérogation médicale pour

pouvoir voler seule, me remettre au sport car le corps est extrêmement

sollicité. J’ai une tension artérielle basse, ce qui n’est pas compatible

avec la voltige…

» Au bout de ce parcours du combattant, la

consécration, en juin dernier. «

Je considère que j’ai fini de me

reconstruire le jour où j’ai fait ce vol au Bourget

».

Désormais, Dorine Bourneton se consacre aux meetings aériens

en amateur. En parallèle, elle donne des conférences afin de

partager son expérience. «

J’ai envie de faire changer le regard des

gens sur le handicap.

» La pilote de 41 ans fourmille d’idées et de

projets. «

Quand on a eu un accident comme moi, on n’est plus dans

le paraître mais dans l’être. On va à l’essentiel

».

n

Mélanie Le Beller

www.dorinebourneton.fr

J’ai dû obtenir une

dérogation médicale

pour pouvoir voler

seule, me remettre

au sport car le corps

est extrêmement

sollicité.