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n°46 - mars-avril 2016
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lle a le port de tête altier et le geste gracieux. Deux
des éléments qui font la danseuse. Sans oublier le
chignon. Ce n’est qu’en baissant les yeux que l’on
découvre le fauteuil roulant. «
Son moyen de
déambulation
», comme elle l’appelle. Ni plus ni moins.
Magali Saby est née à Clichy-la-Garenne, en juillet 1986, deux
mois et demi avant terme. À cause d’une asphyxie du cerveau,
elle souffre aujourd’hui d’infirmité moteur cérébrale. «
Concrè-
tement, ça se traduit par un manque d’équilibre,
explique-t-elle.
Je peux me mettre debout mais il faut toujours que je sois soutenue
par quelqu’un ou par quelque chose. J’ai la chance de pouvoir évoluer
avec des béquilles.
» Une chance, mais aussi le prix de ses efforts.
Première vie
La première partie de sa vie - qu’elle préfère appeler sa «
première
vie
» -, elle l’a passée dans les hôpitaux. Magali vit alors en
province chez ses grands-parents paternels. «
J’ai été séparée de
ma maman qui travaillait à Paris. C’est dur psychologiquement pour
un enfant. Mais j’ai toujours reçu beaucoup d’amour de mes proches
», tient-elle à préciser. Cette dizaine d’années se résume aux
opérations, aux soins, à la rééducation, à l’ergothérapie, à l’ortho-
phonie… Son témoignage sur cette période s’adresse aux parents
d’enfants handicapés. «
Il y a beaucoup de sacrifices à faire, de
nombreuses démarches, des moments de découragement à surmonter.
Mais il faut dire aux parents que c’est à ce moment-là qu’ils préparent
la vie future de leur enfant. Avant je bavais, j’avais la tête qui
penchait, je ne tenais pas assise,
n’hésite-t-elle pas à raconter
.
Donc il ne faut pas désespérer. C’est cette période qui m’a permis de
me construire, qui a fait la personne que je suis aujourd’hui.
» Très
vite, la jeune Magali se concentre sur un seul objectif : «
être
bonne à l’école
»… Elle est studieuse, se plonge dans la littérature,
se nourrit des sorties au musée ou au théâtre qu’elle fait avec
sa mère durant les vacances et choisit la danse comme option
pour son baccalauréat. «
Tout le monde me dispensait de sport sans
même me demander mon avis. J’ai été voir la prof. Elle m’a parlé du
badminton, du tir à l’arc et puis de la danse
», sourit-elle encore
Magali Saby, 29 ans, se définit comme
une battante.
Malgré son handicap, elle a choisi
la danse comme moyen d’expression et d’action.
de combat
Danse
CD92 / W
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