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n°50 - novembre-décembre 2016
en béton armé, poutres métal-
liques, résine époxy et peinture
polyuréthane. À l’extérieur, les
couleurs de cette dernière n’ont
pas résisté au temps.
« C’est une
des principales étapes du chantier
de restauration,
détaille Michèle
Barret, chef de projet culturel au
conseil départemental.
Faire que la
tour retrouve ses couleurs d’origine,
bleu, rouge, noir, éclatantes et que
son blanc redevienne blanc »
. Sont
également prévus la réfection de
l’éclairage extérieur pour une mise
en lumière nocturne, l’aménage-
ment des abords paysagers et la
révision technique de l’intérieur
de la tour en vue de sa réouver-
ture au public.
« Il faudra ensuite
l’entretenir régulièrement. Ce qui
n’avait pas été fait précédemment »
,
précise François Gibault, président
de la Fondation Dubuffet. La res-
tauration de la tour se fera en
concertation avec cette dernière
puisqu’elle est la garante du droit
moral de l’artiste et qu’elle en avait
déjà suivi la construction. De plus,
la tour étant classée depuis 2008,
le chantier, qui devrait être achevé
fin 2019, se fera sous l’égide d’un
architecte en chef des monuments
historiques.
« La valorisation pas-
sera alors par l’organisation de visites
guidées de l’intérieur,
annonce
Michèle Barret,
mais aussi par la
constitution d’outils numériques qui
permettront notamment des visites
virtuelles de l’édifice. »
n
Émilie Vast
d’une grotte, d’un labyrinthe et
d’un escalier. En partant du pied
de la tour, il monte, très douce-
ment, passe par plusieurs paliers,
rampes et marches successifs,
pour atteindre une grande salle
tout en haut. Le long de cette pro-
menade sinueuse longue de plus
de cent mètres, le visiteur perd la
notion de distance, de hauteur.
Parce que la tour est
« un bâtiment
sans fenêtre comme le souhaitait
Dubuffet »
et parce que le sol et
le plafond, blancs, se confondent,
réunis par les fameux tracés noirs.
« L’usager de cette demeure, à défaut
d’autre luxe, y jouira d’une excep-
tionnelle profusion d’espace où se
déplacer librement sans portes à
passer. Avec le plaisir d'un habitat
grimpant comme celui d’un mou-
flon »
, disait Dubuffet. Malheu-
reusement, aujourd’hui la
Tour
aux figures
n’est plus ouverte au
public. Une des raisons pour les-
quelles le conseil départemental
l’a achetée à l’État pour un euro
symbolique en mars 2015.
« L’État
ne voulait pas nous la céder, mais
ne voulait pas l’entretenir non plus,
explique Patrick Devedjian.
Il nous
demandait une subvention, mais
laissait la sculpture à l’abandon. Ce
qui est dommage pour une œuvre
d’art contemporain exceptionnelle et
connue dans le monde entier. Nous,
nous allons nous en occuper, la res-
taurer, l’entretenir et faire en sorte
qu’elle soit de nouveau ouverte. »
La
Tour aux figures
a été réalisée
Sophie Webel est la directrice
de la Fondation Dubuffet, garante
du droit moral de l’artiste.
Le Gastrovolve
– nom donné
à l’intérieur de la tour - est
la combinaison d’une grotte,
d’un escalier et d’un labyrinthe.