dé c ou v e r t e
mars-avril 2017 - n°52
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HDS
mag
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Classique,
numérique et baskets…
La pianiste Alice Sara Ott
appartient à cette jeune
génération familière
de l’esprit de l’orchestre.
Suivez l’artiste
à Boulogne.
Insula orchestra s’accompagne
d’un projet pédagogique.
la pâte sonore.
» En résidence
à La Seine Musicale, Insula
orchestra accueillera d’ailleurs
des chefs d’orchestre invités, et
il sera passionnant d’entendre
commen t c eux - c i , l’ e spa c e
d’un concert, le feront sonner.
Parce que la gestuelle du corps
de celui qui dirige fait le son d’un
orchestre, de la même manière
que le geste d’un instrumentiste
crée un univers sonore. «
J’ai
connu
, sourit un violon,
un chef
imposant, il empoignait l’espace
avec ses grosses pattes, et le son
devenait rond, charnu… Dans
la vie, on réagit en fonction de
l’expression de la personne en face
de nous. Dans un orchestre, c’est
la même chose.
»
Mais il n’y a pas que l’énergie
d u c h e f q u i t r a n s f o r me
l’orchestre – notre rôle de public
n’est pas indifférent : «
Nous
sentons la salle, parfois aussitôt
entrés en scène, si elle est attentive,
ou dissipée… Le pire, c’est une salle
indifférente : cela nous inhibe !
»
Essayons de nous en souvenir
lors de nos prochains concerts
à l’auditorium de La Seine
Musi ca le : la mus ique e st
un échange.
n
Didier Lamare
www.insulaorchestra.frConcerts d’inauguration,
les 22 avril à 20 h 30 et 23 avril à 16 h .
Nuits et Rêves II
, le 27 avril à 20 h 30 .
L
a r é s i d e n c e
d’Insula orchestra
m u l t i p l i e l e s
formules dédiées
au jeune public. Tout est imagi-
nable, à condition que ce soit
imag i na t i f .
Su i v e z l’ a r t i s t e
propose un parrainage ludique,
une interface entre un musicien,
un enseignant et ses élèves –
avec rencontres et blog à la clé.
L e p a r c ou r s É t e i gn e z v o s
portables incite les jeunes à se
f a i r e c r i t i q u e s e t r e l a i s
de
La Cr é a t i o n
de Ha y dn ,
spectacle multimédia un peu
fou monté avec le collectif
catalan La Fura dels Baus ;
quant au Chœur des collèges,
il associe des centaines de collé-
giens et le conservatoire de
Boulogne autour d’une
Flûte
enchantée
entièrement « remas-
térisée » pour eux avec scéno-
graphie numérique. «
Je ne crois
pas que les jeunes aient un rejet
de la musique classique
, précise
Thomas Meugnot, chargé de
l’action culturelle :
nous nous
sommes éloignés d’eux. Il faut
rompre avec cette image élitiste,
vaguement snob. Quand on leur
demande ce qu’ils souhaitent, ils
nous répondent : être proches des
musiciens. On s’est dit que nous
allions faire des concerts baskets
pour décoincer les choses…
»
L e s o u t i l s d ’ a u j o u r d ’ h u i
sont d’ailleurs essentiels à
cette conquête des nouveaux
pub l i c s , de s s c o l a i r e s aux
jeunes adultes invités, dans
le projet Insulab, à « prendre
les commandes ». Clip, vidéo
live, réalité virtuelle, les outils
correspondent aux habitudes de
la jeune génération, et aux goûts
de Laurence Equilbey : «
J’adore
les projets complexes, les défis
techniques : c’est mon caractère
romantique ! Le romantique est
toujours fasciné par la modernité.
Je crois vraiment qu’aujourd’hui
l a b e au t é d e l’ ima g e e s t un
élément très important pour
élargir notre public
». Autrement
dit, La Seine Musicale ne sera
pas une nouvelle tour d’ivoire.
n
CD92/O
livier
R
avoire
CD92/O
livier
R
avoire
CD92/O
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avoire