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ous sommes tous manipulés, et les protagonistes

de MarTO sans doute plus encore que les autres… Ils en

profitent pour laisser éclater leur créativité dans

une quinzaine de spectacles qui sont du vrai théâtre, et

quelque chose de plus difficilement définissable qui pourrait,

s’ils étaient moins modestes, prendre le nom de poésie. Neuf lieux

partenaires : Antony, Bagneux, Châtillon, Clamart, Fontenay-aux-Roses,

Issy, Malakoff, Meudon, Nanterre, avec le soutien du conseil départe-

mental. La pyramide des âges augure bien de l’avenir du public : dix-huit

mois pour les premiers spectateurs de

Comme un souffle

, de Céline

Schnepf et André Parisot (Issy) ; quatre ans pour la création de

MixMex,

de la compagnie Tro-Héol (Meudon) et pour

Les Histoires folles de

Monsieur Pol

, d’Élisabeth Algisi (Issy) ; pour le reste, pas de limite et

surtout aucun interdit, chez MarTO, on se fait manipuler à n’importe

quel âge. Il y aura des ateliers, du spectacle de rue et bien sûr la fameuse

Nuit de la marionnette

(du 11 au 12 mars à Clamart) : une dizaine

de spectacles, de 20 h à la soupe à l’oignon, tous logés à l’enseigne

du rêve que l’on fait éveillé, dans la salle et les coulisses du théâtre

Jean-Arp. Quatre créations sont au programme dont

À travers la cerisaie

,

de Véra Rozanova d’après Tchekhov,

L’Institut Benjamenta

, de la

compagnie Trois Six Trente (Clamart), et

Une poignée de gens…

de la compagnie Vélo Théâtre (Fontenay). À en croire la liste des auteurs

qui ont empoigné cette saison le MarTO – Schoenberg, Tchekhov,

Camille Claudel, Luis Sepúlveda – on se dit que Guignol a bien grandi

et qu’il vient d’intégrer la troupe de Molière.

n

www.festivalmarto.com

Manipulations

Du 10 au 26 mars, dix-septième édition

de MarTO, le festival dédié à la marionnette

et au théâtre d’objets.

Le rendez-vous toujours

un peu frappé enfonce le clou…

À

la Maison des Arts de Châtillon du 15 mars au 29 avril,

les toiles de Romain Bernini tremblent de couleurs comme

on n’en ose plus, aussi éloignées de la grisaille morbide

que de l’ironie pop art. Minutieux, les premiers plans détaillent

des nervures végétales ou le froufrou des plumes. Mais aussitôt

le réalisme supposé est brouillé, par l’abstraction des fonds marbrés,

sillonnés de coulures, par la juxtaposition hallucinatoire de corps

ordinaires et de masques extravagants. Hébétées, les figures sont prises

au beau milieu d’espaces dont on ne sait décider s’ils sont merveilleux

ou inquiétants. Romain Bernini est le voyagiste de notre monde

irrationnel. S’il y a cependant quelque chose d’immédiat dans ses toiles

– ce qui n’empêchera pas l’amateur de se perdre dans la forêt

des symboles – c’est l’hymne à la peinture qu’il entonne, comme

d’autres à la joie et à la liberté, à plein baquet, à pleins pinceaux.

n

www.maisondesarts-chatillon.fr

Hallucinations

tropicales

Romantisme

familier

C

hoix conscient ou seconde nature, la photographe

Véronique Ellena fait souvent référence à la peinture.

Aux perspectives de la Renaissance dans

Les Invisibles

,

émaillés d’empreintes de sans-abri. Aux vanités du XVII

e

siècle

dans ses natures mortes et ses herbiers. À la peinture de genre,

à l’imagerie du vitrail. En choisissant quelques-unes de ses

photographies de paysage pour inaugurer un nouvel espace

d’exposition dédié à la photographie contemporaine, la Maison

de Chateaubriand n’a pas privilégié le spectaculaire. En douze

tirages, l’exposition

Paysage(s), l’étrange familier

cherche à

croiser un regard d’aujourd’hui avec la peinture romantique.

Est-ce encore possible avec des images familières sans forcer

la main à l’étrange ? Réponse à partir du 20 avril, dans le cadre

du mois de la photo. 

n

maison-de-chateaubriand.hauts-de-seine.fr

© Romain Bernini

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HDS

mag

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n°52 - mars-avril 2017

© DR

c u l t u r e

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