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I

l y a c i nq ans ,

Insula orchestra

quittait le territoire

du rêve pour entrer

dans la réalité, avec le recru-

tement de Stéphanie Paulet,

violon solo, puis des chefs

des différents pupitres et enfin

de chacun des instrumentistes.

« 

Leur qualité première est l’adap-

tabilité,

souligne Marie Chantal

Juglar, directrice de production.

I l s d o i v e n t ê t r e h omo g è n e s

d an s I n s u l a a v e c Lau r e n c e

Equilbey, et demain se fondre

avec d’autres sous la direction

de Philippe Herreweghe ! Être inter-

mittent, c’est comme être artisan :

d eme u r e r d a n s l’ e x c e l l e n c e

du travail, sinon on ne vous

rappelle pas, et toujours rechercher

des nouveaux projets artistiques.

Le rôle de la productrice est que tout

cela fonctionne, ici ou en tournée,

qu’ i l s e n t r e n t c on fi an t s s u r

le  plateau, qu’ils soient dans

la musique et non dans le souci.

»

Sur instruments d’époque

Quitter les sièges de la salle,

s ’ a s s e o i r p a rm i e u x , l e s

écouter parler de leur métier,

en a pp r end r e un p eu s u r

ce qu’on n’imaginait pas et

réviser les préjugés sur ce

qu’on croyait : c’est comme

regarder en face chacun de ceux

qu’on voit généralement de loin

et en groupe. Ils s’appellent

Fr anço i s , Dah l i a , Cha r l e s ,

Bénédicte, Jeroen, Giorgia

et les autres… Ils viennent

d e Fr a n c e , d e B e l g i q u e ,

d ’ I t a l i e , d ’ E s p a g n e , d ’ un

mars-avril 2017 - n°52

|

HDS

mag

|



dé c ou v e r t e

peu partout en Europe, il y

a même un Canadien de la

Belle Province et un Corse de

Bastia… Ils partagent le même

sens de la musique bien faite

et la passion pour les instru-

ments que l’on dit anciens.

D’ailleurs, qu’est-ce donc que

ces instruments dont ils jouent ?

« 

Ce sont les outils existants

à l’époque où les œuvres ont été

composées, ils correspondent

à l’imaginaire et au type de

sonorités que le compositeur avait

l’habitude d’entendre.

 » Le réper-

toire d’Insula orchestra est

celui de la musique classique et

romantique, entre 1750 et 1850.

Les cors naturels ne comportent

pas de pistons, obligeant l’ins-

trumentiste à des prouesses

des lèvres et des mains pour fixer

la hauteur des notes. Les clari-

nettes comptent moins de clés,

« 

leurs timbres sont plus doux

et plus riches, en contrepartie,

elles nous obligent à beaucoup

de “bricolage”… 

» Pour les violons

et violoncelles, il s’agit principa-

lement d’une question d’archet

et de cordes. Celles-ci étaient

alors en boyau nu, de mouton ou

de bœuf : « 

Cela donne un grain

de son très différent, les résonances

ne sont pas les mêmes. 

» Quant

aux archets, ils se sont allongés

d e pu i s l’ é p o qu e b a r o qu e ,

la courbure du bois s’est inversée

et la surface des crins élargie.

«

À l’origine, l’archet servait à faire

danser, il s’est modifié ensuite pour

chanter de plus longues phrases

musicales. Le chef Nikolaus

Ha r nonc ou r t d i s a i t : avan t

CD92/O

livier

R

avoire

Depuis 2012, l’orchestre

renouvelle l’approche

du classique sur instruments

d’époque.

votre

tablette numérique

et

vimeo.com/hautsdeseine

Notre entretien avec Laurence Equilbey

à propos de La Seine Musicale