HDS.mag n°33 - page 33

janvier-février 2014 - n°33
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mag
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
R
ien ne se perd, rien ne
se crée, tout se trans-
forme. »
La formule
de Lavoisier est ins-
crite sur l’un des murs du hall
d’entrée de la société. Il faut dire
qu’elle résume parfaitement la
technologie qui y est développée.
Créée en 2010, Ennesys - pour
Environnemental Energy Systems
- s’est fixé comme objectif de réus-
sir à
« produire de l’énergie tout en
dépolluant les eaux usées ou inverse-
ment dépolluer les eaux usées tout en
produisent de l’énergie »
, sourit son
P-DG Pierre Tauzinat. Plus préci-
sément, il s’agit de recycler les
eaux usées, le CO
2
et les déchets
organiques produits dans un bâti-
ment. Une fois récoltés, ils
servent à alimenter des cultures
de phytoplancton, des micro-al-
gues qui vont croître et se multi-
plier par photosynthèse. Cette
phase qui nécessite de la lumière
se passe dans des « photobioréac-
teurs », transparents et de faible
épaisseur. Ce sont soit des pan-
neaux installés sur la façade du
bâtiment, soit des tubes sur le toit
de l’immeuble. C’est le cas à l’Ur-
banLab d’Ennesys. Il y a un an, la
société a inauguré à Nanterre
dans le secteur des Groues
« un
démonstrateur en conditions réelles »
dans un bâtiment de deux mille
cinq sept cents mètres carrés
« prêté » par l’Epadesa, l’établisse-
ment aménageur de La Défense.
C’est ici que travaille l’équipe
composée principalement de
jeunes ingénieurs et biologistes.
« Nous avons créé une douzaine
d’emplois en un an
, détaille Chris-
tine Grimault, directeur du déve-
loppement.
Et nous aurons rapide-
ment besoin d’être vingt. »
L’équivalent du charbon
Mais revenons à nos algues. Une
fois que la concentration souhai-
tée est atteinte – un cycle dure
entre vingt-quatre et quarante-
huit heures -, le phytoplancton
est récolté. Il est devenu
« une
biomasse algale
(sic)
dont le pouvoir
calorifique est équivalent à celui du
charbon »
, précise Pierre Tauzinat.
Séparée de son eau, la biomasse
peut être conditionnée et stockée
sous différentes formes - solide
(des granulés), liquide (du biofuel)
ou gazeux (du biogaz) - et servir
ensuite à fournir le site en éner-
gie. Quant à l’eau, débarrassée de
ses polluants, elle peut servir à ali-
menter les chasses d’eau, arroser
les espaces verts, nettoyer les sols
ou les véhicules…
Selon l’équation mise en avant
par Ennesys, avec deux tonnes de
CO
2
et mille mètres cubes d’eaux
usées, on peut produire une
tonne de biomasse, soit dix mille
kilowattheures et mille mètres
cubes d’eau clarifiée. Sachant que
La société a installé
son UrbanLab à Nanterre.
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