r en c on t r e
l a fait de sa passion
son métier. Mais
après quarante-cinq
ans d’
« abnégation »
,
il a décidé de prendre se retraite.
« J’ai 65 ans, trois filles, sept petits-
fils. J’ai envie d’en profiter »
, sou-
rit Rémy Samson au milieu de sa
serre à Châtenay. Né en 1948, il
a littéralement été
« élevé entre les
fleurs et les plantes »
. Son grand-
père n’est autre qu’André Bau-
mann,
« le plus grand fleuriste de
Paris dans l’entre-deux guerres »
et créateur d’Interflora. Sa mère,
elle, était professeur d’art floral.
C’est à 21 ans, alors qu’il est titu-
laire d’un
« bac philo »
et qu’il tra-
vaille dans l’entreprise familiale,
que Rémy Samson découvre les
bonsaïs.
« Je m’en souviens encore,
raconte-t-il.
C’était en 1969 aux
Floralies de Vincennes. J’ai trouvé ça
tellement beau. Ça a été un véritable
choc esthétique. »
Il faut dire que le
jeune paysagiste avait de sérieuses
prédispositions.
« Mon père était
maquettiste,
explique-t-il
. J’avais
mon propre train électrique. Mais ce
que j’aimais par-dessus tout c’étaient
les décors. Je préférais les faire plutôt
que de jouer avec le train lui-même. »
Petits ciseaux
Bonsaï vient du japonais
bon
qui
signifie
« pot »
et
saï
qui signifie
« arbre »
. La culture de ces arbres
miniaturisés remonte au III
e
siècle. La légende raconte qu’un
vieux sage chinois se rendant dans
un temple en montagne trouva
sur son chemin un petit arbre à
la silhouette élégante. Délicate-
ment, il le retira de la roche où il
poussait et le transporta soigneu-
sement jusqu’au temple pour
l’offrir à Bouddha après l’avoir
mis en pot. Créé en Chine, l’art
se développe ensuite au Japon.
Lorsque Rémy Samson s’y inté-
resse, la spécialité n’existe pas
en France. En 1973 il décide d’en
faire son métier et monte avec
sa femme une entreprise. Cette
dernière comptera jusqu’à qua-
rante employés et quinze mille
I
Rémy Samson
une vie
de bonsaïs
Le conseil général vient d’acquérir
la collection de Rémy Samson. Soixante pièces
exceptionnelles qui
seront exposées à l’Arboretum
de la Vallée-aux-Loups
à Châtenay-Malabry.
n°33
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hds.
mag
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CG92 / WILLY LABRE