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n°33 - janvier-février 2014
3
B
arbe-Neige et les Sept
Petits Cochons au
bois dormant
, le titre
du spectacle d’ou-
verture, une création de Laura
Scozzi donne le ton. La choré-
graphe italienne aime les contes
de fée à condition de leur mener
la vie dure. Dans cette pièce pour
huit danseurs, il se pourrait que
Cendrillon perde sa pantoufle et
ne la retrouve jamais, que
Blanche-Neige ait la peau noire et
que la fée ne sache pas se servir
de sa baguette. Le spectacle de
clôture est lui aussi une relecture
d’un conte. Bouba Landrille
Tchouda propose Un
Casse-noisette
où douze interprètes incarneront
les jeunes princes et princesses
d’aujourd’hui. Il sera suivi d’un
bal hip hop de trois heures ouvert
à tous (dans la limite des places
disponibles) en présence de cer-
tains artistes.
Au total, la 22
e
édition du fes-
tival alto-séquanais qui a été le
premier à mêler hip hop et danse
contemporaine réunira onze cho-
régraphes – dont cinq présen-
teront une création – et plus de
cinquante danseurs. En dehors
des spectacles d’ouverture et de
clôture, Kader Attou viendra avec
The Roots
, une pièce sur le mou-
vement, la mémoire du corps, le
plaisir de danser… Dans le cadre
de Cités danse connexions (voir
page précédente), un premier pla-
teau réunira Mélanie Sulmona,
Céline Lefèvre et John Degois.
Pour le second, ils seront quatre :
Féroz Sahoulamide, Jann Gallois,
Amala Dianor et BBoy Junior. En-
fin, lors des Rencontres hip hop,
la première partie sera assurée par
les Soweto Kids qui présenteront
Sbuja
, une combinaison de hip
hop, de danses traditionnelles et
de rythmes zoulous. Ils laisseront
ensuite la place aux cinq danseurs
d’Hamid Ben Mahi pour la pièce
intitulée
Apache,
une chorégraphie
sur les chansons et avec les musi-
ciens d’Alain Bashung.
n
É.V.
Tout le programme sur :
Le festival Suresnes cités danse revisitera cette année
plusieurs contes
en version hip hop
. À voir du 10 janvier au 2 février au théâtre Jean-Vilar.
à Suresnes
Il était une fois
choses à gérer et ça me permet de
me concentrer sur la danse. Je peux
profiter du lieu pour répéter. Et le
moins que l’on puisse dire c’est que
l’on est bien ici. Je vais aussi profiter
de l’aide des techniciens car je vais
avoir besoin d’une création lumière
et d’une installation sur scène. Je
pense à une pluie de médicaments
qui me tomberait dessus. »
Génération à l’arrache
Féroz Sahoulamide est lui aussi
un habitué du festival de Su-
resnes. Il est venu pour la pre-
mière fois il y a sept ans avec
Roméo et Juliette
. Sur la scène de
Jean-Vilar, il a aussi interprété
le
Chamaillerie
de John Degois.
« John et moi on fait partie de la
dernière génération à l’arrache
»,
plaisante-t-il, celle des danseurs
autodidactes.
J’ai mal ( ?)
sera
sa deuxième pièce – la première
Apparence(s)
avait remporté le
prix Beaumarchais en 2007 –,
mais son premier solo.
« Au-
jourd’hui, je travaille sur toute la
partie où le danseur est de retour à
la maison après sa blessure. C’est
une phase d’isolement, mais aussi
d’introspection, de remise en ques-
tion. C’est quelque chose d’assez
violent. »
Assis sur une chaise,
le danseur essaie de se remettre
debout – au sens propre comme
au figuré – il trébuche, tombe, se
relève, recommence… La danse
et la blessure ne sont que le point
de départ. Le thème, au final, est
beaucoup plus universel.
« Je ne
parle pas seulement de mon vécu
de danseur mais de la maladie en
général. En travaillant, je me suis
également aperçu qu’à la fin du spec-
tacle je n’évoquais pas la guérison
mais plutôt l’acceptation. »
Féroz a imaginé son solo comme
faisant partie d’un diptyque.
« Je
pourrais ensuite faire une pièce avec
plusieurs personnes qui évoquerait la
vie du danseur blessé en compagnie,
explique-t-il.
Quand, malgré la bles-
sure, il faut quand même monté sur
scène.
» Une histoire qu’il racon-
tera peut-être prochainement au
théâtre Jean-Vilar de Suresnes.
n
Émilie Vast
Le spectacle
d’ouverture
Barbe-Neige et les
Sept Petits Cochons
au bois dormant
,
une création
de Laura Scozzi.
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