mai-juin 2014 - n°35
        
        
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          hds.
        
        
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          i n s e r t i on
        
        
          
            I
          
        
        
          l est sept heures trente passées.
        
        
          Dans un peu plus d’une heure,
        
        
          comme tous les jours – sauf
        
        
          le dimanche – l’hypermarché
        
        
          Carrefour de Montesson
        
        
          ouvrira ses portes aux clients
        
        
          les plus matinaux. Aux quatre
        
        
          coins du magasin, les employés
        
        
          s’affairent. Il y a encore de
        
        
          nombreuses palettes à décharger,
        
        
          produits à ranger, emballages à
        
        
          ramasser, surfaces à nettoyer. Pour
        
        
          le visiteur non initié, cela paraît
        
        
          mission impossible. Dans son
        
        
          rayon « droguerie », comprendre
        
        
          « produits ménagers », Morgan
        
        
          Moussi n’a pas l’air inquiet.
        
        
          Cela fait presque un an qu’il
        
        
          travaille pour l’hypermarché de
        
        
          2 h à 9 h du matin. «
        
        
          
            Je m’occupe
          
        
        
          
            de deux rayons
          
        
        
          , explique-t-il.
        
        
          
            Il
          
        
        
          
            faut qu’ils soient toujours remplis,
          
        
        
          
            propres, bien étiquetés…
          
        
        
           »  Ce CDI
        
        
          – contrat à durée indéterminée –
        
        
          il l’a décroché grâce au conseil
        
        
          g é n é r a l e t à s a Mi s s i o n
        
        
          Prospection et Placement créée
        
        
          il y a un peu plus d’un an au
        
        
          sein de la direction de l’Emploi
        
        
          du conseil général. Comme son
        
        
          nom l’indique, il s’agit, d’un côté,
        
        
          de faciliter le retour à l’emploi
        
        
          des bénéficiaires du RSA et, de
        
        
          l’autre, de proposer un service de
        
        
          recrutement aux entreprises des
        
        
          Hauts-de-Seine et des environs.
        
        
          « 
        
        
          
            C’est un dispositif gagnant-
          
        
        
          
            gagnant
          
        
        
          , explique Philippe Panara,
        
        
          développeur emploi.
        
        
          
            Concrètement,
          
        
        
          
            nous commençons par identifier
          
        
        
          
            les besoins des entreprises, recenser
          
        
        
          
            leurs offres d’emploi. Ensuite, nous
          
        
        
          
            repérons, parmi les bénéficiaires
          
        
        
          
            du RSA suivis dans les Espaces-
          
        
        
          
            Insertion, les candidats qui corres-
          
        
        
          
            pondent au profil recherché. Nous les
          
        
        
          
            aidons à refaire leur CV, leur lettre
          
        
        
          
            de motivation, nous les préparons à
          
        
        
          
            l’entretien. Enfin, nous les présentons
          
        
        
          
            à l’entreprise.
          
        
        
          »
        
        
          Pérennisation
        
        
          Aujourd’hui, la Mission travaille
        
        
          régulièrement avec une cinquan-
        
        
          taine d’entreprises partenaires.
        
        
          L’an dernier, plus de mille bénéfi-
        
        
          ciaires du RSA ont participé à
        
        
          des sessions de recrutement et
        
        
          ateliers de préparation. Deux
        
        
          cent vingt personnes ont été
        
        
          recrutées grâce au dispositif.
        
        
          Quinze ont, par exemple, rejoint
        
        
          l’équipe de l’hypermarché Leclerc
        
        
          de Nanterre. Six ont été embau-
        
        
          chées par Marks & Spencer pour
        
        
          travailler à Levallois ou Paris. «
        
        
          
            Le
          
        
        
          
            taux de pérennisation des emplois est
          
        
        
          
            supérieur à deux tiers
          
        
        
           », souligne
        
        
          Philippe Panara. Avant d’entrer au
        
        
          Carrefour de Montesson, Morgan
        
        
          Moussi était suivi par l’Espace-
        
        
          Insertion de Colombes. À 36 ans,
        
        
          après avoir fait de la mécanique
        
        
          automobile, été gérant de bar et
        
        
          avoir travaillé sur les marchés
        
        
          pendant plusieurs années, il avait
        
        
          envie de se « 
        
        
          
            diversifier
          
        
        
           ». C’est
        
        
          désormais chose faite.
        
        
          Ce jour-là, sur son lieu de travail,
        
        
          il reçoit la visite de Catherine
        
        
          Garrigues, sa tutrice. Ils vont
        
        
          faire, en présence d’un respon-
        
        
          sable des ressources humaines
        
        
          du magasin, le point sur la
        
        
          situation de Morgan. « 
        
        
          
            C’est un
          
        
        
          
            vrai
          
        
        
          "plus"
        
        
          
            que l’on apporte aux
          
        
        
          
            entreprises et aux salariés,
          
        
        
          souligne
        
        
          Catherine Garrigues.
        
        
          
            L’objectif
          
        
        
          
            visé étant la pérennité de l’emploi.
          
        
        
           »
        
        
          Rémy Sauvage, responsable RH
        
        
          pour Carrefour, confirme. « 
        
        
          
            La
          
        
        
          
            bonne intégration et le suivi du
          
        
        
          
            collaborateur sont primordiaux
          
        
        
          
            pour nous. Cela permet de limiter
          
        
        
          
            le
          
        
        
          turnover
        
        
          
            très fréquent sur ce type
          
        
        
          
            de poste.
          
        
        
           » Dernier avantage pour
        
        
          l’entreprise : elle peut recruter
        
        
          les salariés en Contrat Unique
        
        
          d’Insertion-Contrat
        
        
          Initiative
        
        
          Emploi (CUI-CIE) et bénéficier
        
        
          d’une aide financière départe-
        
        
          mentale pendant douze mois
        
        
          maximum.
        
        
          Dans
        
        
          quelques
        
        
          semaines,
        
        
          Morgan Moussi sera un employé
        
        
          comme les autres. La Mission
        
        
          Prospection et Placement aura
        
        
          atteint son objectif. « 
        
        
          
            Ce travail,
          
        
        
          
            c’est une nouvelle opportunité
          
        
        
          
            pourmoi. Et çame plait
          
        
        
          », conclut-il.
        
        
          Il est bien décidé à rester
        
        
          et pense déjà à ses « 
        
        
          
            possibilités
          
        
        
          
            d’évolution
          
        
        
          ».
        
        
          n
        
        
          
            Émilie Vast
          
        
        
          il en existe 11
        
        
          pour l’accompagnement
        
        
          des bénéficiaires du RSA
        
        
          Espace-Insertion
        
        
          nombre de personnes ayant
        
        
          retrouvé un emploi en 2013 grâce à
        
        
          la Mission Prospection et Placement
        
        
          220
        
        
          soit la durée du suivi
        
        
          des salariés en Contrat
        
        
          Initiative Emploi
        
        
          12
        
        
          mois
        
        
          le nombre d’entreprises
        
        
          partenaires du dispositif
        
        
          du conseil général
        
        
          46
        
        
          OUVERT
        
        
          cg
        
        
          92/
        
        
          jean
        
        
          -
        
        
          luc
        
        
          dolmaire
        
        
          Véritable « plus » du dispositif,
        
        
          un tuteur rencontre régulière-
        
        
          ment le salarié et son respon-
        
        
          sable pour faire le point.