mai-juin 2015 - n°41
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n°41 - mai-juin 2015
maga z i ne
2
Première vis
d’archimède
Aire de service
Contre-fossé
Jardin des Tourandons
Jardins familiaux
Éolienne
Seine
Île fleurie
A14
Avenue
Hoche
Pavillon
des berges
Bassins filtrants
Promenade bleue
r epo r t age
grands-parents.
« Nous habitons
en province,
raconte son grand-
père.
Nous avons été très surpris
de trouver cela à dix minutes du
centre de Nanterre. Quand on aime
la nature, c’est agréable. Et pour les
enfants, c’est idéal. »
L’eau retrouvée
En plus des deux grandes contre-
allées - dont l’une permet de
suivre l’eau remontée par les vis
d’Archimède au travers de caille-
botis métalliques -, de nombreux
pontons invitent à se balader au
milieu des bassins. Un cycliste
venu de Colombes a suivi les
grandes dalles qui émergent à
peine de la surface et donnent
l’impression de marcher sur l’eau
pour s’installer au milieu d’un
bassin et se reposer sur l’un des
bancs en bois si orignaux de par
leurs dossiers géants.
« Ce n’est pas
un simple espace vert,
commente-t-
il.
Il y a quelque chose ici de différent
des autres parcs ».
Chaque jour, 860 m
3
d’eau sont
épurés. Ils arrivent dans le jardin
dit
« de l’eau retrouvée »
. Là, ils
passent dans le contre-fossé - qui
s’apparente à une rivière - avant de
terminer dans l’étang du
« jardin
des Touradons »
à l’extrémité Nord
du parc. L’eau est alors remontée
par une éolienne et transportée à
travers une canalisation souter-
raine jusqu’aux jardins familiaux
où elle sert à l’arrosage de la
vingtaine de parcelles. L’eau non
utilisée retourne à la Seine, épurée
et ré-oxygénée.
Dans cette deuxième partie du
parc qui longe le fleuve et intègre
sa berge, une fois passés les
ponts de l’autoroute et du RER,
les formes régulières des bas-
sins cèdent peu à peu la place à
des arbres isolés, des haies aux
essences variées et de nombreuses
prairies fauchées une ou deux fois
par an selon les endroits. C’est ce
que l’on appelle la gestion diffé-
renciée, une approche écologique.
Car, dès sa conception, le parc
du Chemin de l’Île a intégré les
principes du développement
durable. L’imperméabilisation
des bassins, par exemple, a été
assurée à 80 % par l’utilisation de
gisements d’argile déjà présents
sur le terrain. Les matériaux de
démolition des bâtiments ont
été concassés sur place et réuti-
lisés pour les fondations des
allées. Pendant le chantier, les
arbres et végétaux qui n’ont pu
être conservés ont été broyés et
transformés en mulch, paillis qui
sert pour protéger et nourrir les
sols. Pour les bâtiments comme
le point information ou le pavillon
des berges, les matériaux naturels
ont été privilégiés : bois, zinc,
verre…
« Au quotidien, nous conti-
nuons de respecter cette démarche,
Tent adit
antotaturio te
quodiat inieniet.
adit antotaturio te
quodiat inieniet.
détaille Arnaud Khau Van Kien.
Au-delà de la gestion différenciée,
nous favorisons le tri avec une
cinquantaine de poubelles sur le site,
nous avons une aire de compostage,
nous utilisons autant que possible
des outils électriques, favorisons
le travail à la main… »
Pour la
plus grande joie des enfants, les
jardiniers sont aidés par Orion,
un cheval de trait âgé de 14 ans,
originaire du Doubs, qui vit et
travaille maintenant au parc du
Chemin de l’Île. Tous ses diffé-
rents éléments ont valu au site
d’être labellisé Eve, espace vert
écologique, tout comme treize
autres parcs départementaux,
par Ecocert, un organisme
de contrôle et de certification
dont les audits sont basés sur
plus de cents points à vérifier
dans dix grands domaines : la
qualité du paysage, de l’air, la
protection de la biodiversité,
la gestion économe de l’eau et
de l’énergie, la réduction du
bruit, le tri et la valorisation
des déchets, le respect du sol…
Depuis bientôt huit ans, le parc
du Chemin de l’Île est ouvert
365 jours sur 365, du lever au
coucher du soleil. Il a su, au fil
du temps, trouver son public. Ce
jour-là, les promeneurs sont nom-
breux à être venus profiter d’une
météo plus que clémente. Cer-
tains courent ou flânent, d’autres
lisent ou dorment. Quelques col-
légiens se sont lancés dans un
match de football. Six retraités ont
opté pour une partie de pétanque.
«
Quand il ne fait vraiment pas
beau, on joue au ping-pong. Mais
dès que le temps le permet, on vient
au parc jouer aux boules. On est là
presque tous les jours. On fait partie
du paysage
, sourit l’un d’eux.
Le
terrain est parfait. Il y a un banc
pour se reposer, un point d’eau, un
arbre et de l’ombre quand il fait trop
chaud. C’est calme. Bref, ici on est
bien, tout simplement.
»
O
Émilie Vast
Photos : Willy Labre
90 à 156 avenue Hoche
à Nanterre.
www.hauts-de-seine.netChaque jour, 860 m
3
d’eau
sont épurés grâce aux sept
bassins filtrants. Une partie
sert à l’arrosage. Le reste
retourne dans le fleuve.
Une grande vis
d’Archimède pompe l’eau
de la Seine. Quatre autres
l’acheminent ensuite
jusqu’au premier bassin.