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mai-juin 2015 - n°41

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n°41 - mai-juin 2015

maga z i ne

2

s o c i é t é

À Antony, le traiteur

La Table de Cana propose aux personnes sans emploi des contrats

d’insertion

et l’occasion de démarrer une nouvelle vie. Reportage.

CD92/O

LIVIER

R

AVOIRE

à la carte

l’insertion

À la Table

de Cana

,

I

l est onze heures,

toute la brigade

s’affaire en cuisine.

Sous les consignes

de Marc, le chef pâtissier, Siham

prépare et emballe les dernières

mignardises, qui seront servies le

lendemain lors d’une réception.

Depuis six mois, cette jeune mère

de famille de trente ans travaille à

la Table de Cana. Cette ancienne

comptable qui a eu du mal à

retrouver un travail à son arrivée

en France il y a quatre ans

cherchait une activité compatible

avec la garde de sa fille. «

Je suis

loin de la comptabilité mais… ça me

plaît !

» Comme Siham, actuel-

lement, trente-deux personnes

sont employées en insertion au

sein de la Table de Cana, à Antony.

Ils sont commis, travaillent le

sucré ou le salé, le chaud ou le

froid, mais sont aussi livreurs ou

plongeurs. Tous ont un contrat de

deux ans à trente-cinq heures

rémunérées au Smic pendant

lequel ils remettent un pied dans

le monde du travail. «

Ce sont des

gens éloignés de l’emploi, qui n’ont

pas travaillé depuis des années. Ils

sont au RSA ou sans ressources.

Certains n’avaient même pas de

numéro de sécurité sociale

»,

explique Stéphane Rubio, respon-

sable de l’insertion. Parmi eux,

beaucoup de femmes, les plus

touchées par le chômage. «

Elles

représentent la moitié de nos salariés.

On leur propose des horaires

aménagés pour concilier leur travail

avec la garde de leurs enfants.

»

C’est cette stabilité qu’est venue

chercher Michelle. À 42 ans, cette

mère de quatre enfants avait du

mal à joindre les deux bouts avec

son ancien travail d’animatrice

auprès des tout-petits.

« Je

demandais beaucoup d’heures mais

j’en avais au final très peu. »

Depuis

six mois, elle est affectée à la

partie salée de la Table de Cana.

«

Ma spécialité : les cuillers et les

verrines

, lance-t-elle dans un

sourire.

Grâce à ce travail je suis en

train d’acquérir de l’expérience et du

savoir. Je deviens riche dans ma tête !

Et ça, ça va m’aider à trouver

quelque chose d’autre après.

»

La cuisine, une brigade

Cr éée en 1985 pa r Fr anck

Chaigneau, un père jésuite,

la Table de Cana a l’insertion

professionnelle inscrite dans son

ADN. «

La cuisine se marie bien

avec l’insertion

, détaille Stéphane

Rubio.

C’est comme une brigade,

une armée, il y a une autorité à

respecter.

» Les salariés ont été

redirigés depuis Pôle Emploi, les

foyers environnants ou le conseil