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mai-juin 2015 - n°41

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n°41 - mai-juin 2015

maga z i ne

2

CD

92/

JEAN

-

LUC

DOLMAIRE

Cette entreprise basée à la Garenne-Colombes

permet aux personnes sourdes d’accéder

aux services clients des grandes entreprises. Une innovation.

r epo r t age

ESS : des appels à projets toute l’année

L’appel à projets d’économie sociale et solidaire est ouvert toute

l’année, sans date limite de dépôt de candidature. Les porteurs de

projets intéressés peuvent consulter en ligne les critères d’attribu-

tion, les modalités d’inscription et remplir la fiche de pré-candida-

ture sur

www.hauts-de-seine.net

, rubrique économie et emploi.

Le conseil départemental peut financer jusqu’à 150 000 euros

chacun des projets sélectionnés, soit jusqu’à 50 % du budget de

fonctionnement du projet dans la limite de 100 000 euros et 80 %

du budget d’investissement dans la limite de 50 000 euros.

O

« Mes deux parents sont sourds

et avaient des difficultés à lire et à

écrire car il n’y a pas de traduction

de langue des signes, la syntaxe est

différente. J’avais déjà créé Guide-

Caro qui permettait aux personnes

malentendantes d’appeler un plom-

bier, une administration ou une

entreprise. Mais je me suis dit que

ce n’était plus aux consommateurs

de payer alors j’ai poursuivi avec des

prestations auprès des entreprises »

,

explique Caroline Mitanne, qui

a créé Sourdline en 2008. À

l’époque, le concept est totalement

innovant. Aujourd’hui, une dou-

zaine d’entreprises ont recours à

ses services. Parmi elles, Danone,

Canal +, Vente-privée ou des assu-

rances comme la Matmut ou la

Macif. À elles de décider ensuite

de donner aux conseillers un

accès total à la base de données

pour leur permettre de résoudre

directement les problèmes ou de

laisser Sourdline agir comme un

intermédiaire entre le client et

l’entreprise en jouant les inter-

prètes. Dans les deux cas, tout le

monde s’y retrouve.

« Nous avons

fait découvrir aux entreprises une

clientèle qu’ils ne pouvaient pas tou-

cher et les sourds ont pu se rendre

compte qu’ils étaient des clients

comme les autres »

, estime Caro-

line Mitanne.

« Comme les autres »

Caroline Mitane a créé

Sourdline en 2008.

Une douzaine d’entreprises

ont recours à ses services.

L’

écran de l’ordi-

nateur de Raphaël

s’anime. Devant

lui, une fenêtre de

conversation s’affiche : au bout de

la souris, son interlocuteur, qui a

passé commande sur un site

internet mais rencontre des

problèmes de remboursement.

Ensemble, ils vont communiquer

par

chat

afin de résoudre son

problème, comme pour n’importe

quel utilisateur de service clients.

Consultation de son compte

client, numéro de sa commande,

tout se passe par écrans inter-

une voix pour les sourds

Sourdline

posés. En l’espace de quelques

minutes, avec des questions

simples et précises, le problème

est résolu.

Raphaël n’est pas un employé

comme les autres : il est sourd,

comme l’est aussi l’ensemble

de ses interlocuteurs. Son rôle :

répondre aux problèmes que

rencontrent les clients malenten-

dants et servir de relais lorsqu’ils

appellent les hotlines. Comme

lui, chez Sourdline, six personnes

reçoivent chaque mois environ

mille appels de clients souvent

soulagés d’avoir affaire à eux.

Sourdline est l’un des lauréats

2014 de l’appel à projets du

Département pour l’économie

social et solidaire.