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n°41 - mai-juin 2015
mai-juin 2015 - n°41
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S
oixante ans !
Toute une his-
toire… Devenu
incontournable
pour la création
émergente, Montrouge est le
seul Salon à avoir une telle anté-
riorité et, partant, une renom-
mée qui désormais lui donnent
une stature internationale dans
le domaine de l’art contempo-
rain. Spécificité du Salon, Mon-
trouge accompagne les jeunes
créateurs pendant un an : il se
prolonge en effet à l’automne
avec une présentation des lau-
réats au Palais de Tokyo, à Paris,
puis par une vente aux enchères,
sans frais – c’est-à-dire dont la
totalité des recettes revient aux
artistes.
Plus de 3000 candidatures
ont été reçues par le jury et
les artistes sélectionnés sont
issus cette année de 14 pays
différents «
Tous les thèmes sont
abordés
, explique Stéphane Cor-
réard, commissaire artistique
depuis 2009 :
vie quotidienne,
intimité, rue, identité, politique,
numérique, spatial... à travers les
différents médiums qui explorent
l ’ex po
Montrouge
60 ans après
notre relation à l’univers : pein-
ture, photographie, sculpture,
dessin, installations, vidéo, pro-
jets numériques...
» Le Salon de
Montrouge se veut en effet une
« capture » la plus objective pos-
sible du travail d’une génération
émergente d’artistes, toutes
tendances et toutes pratiques
confondues.
Et sur ce point, l’édition 2015
révèle le retour en force de la
peinture et du dessin à travers
la figuration narrative (Thomas
Barbey, Marion Bataillard, Caro-
line Ebin, Marie Jacotey, Jean de
Sagazan…). L’autre axe du Salon
est celui de l’art numérique et de
ses nouveaux médiums (Jérôme
Cavaliere, Elsa Fauconnet, Julien
Levesque, Benjamin Renoux...).
Les artistes se servent des datas
(données brutes), emploient
des algorithmes… autant de col-
lectes informatiques qui créent
de nouveaux objets d’art se rap-
prochant davantage du signal
que du signe…
Ces deux tendances opposées
seront valorisées par une scé-
nographie ambitieuse conçue
par la designer Matali Cras-
set. L’ensemble du plateau est
découpé par des chemins de
traverse, «
un hachurage diago-
nal qui permettra d’aller à la ren-
contre de pratiques très différentes.
Les structures sont plus que des
cimaises - des espaces entre les-
quels j’ai placé comme une grande
bougie rouge dont la flamme repré-
sente l’anniversaire
», explique-
t-elle. Côté fenêtres, l’espace
confronte les artistes sous
forme d’un grand banquet bai-
gné de lumière où l’on pourra
Zim&Zou,
The Future of Food
,
2012, sculpture, papier, rhodoïd.
Agata Rybarczyk,
John Doe
, 2014, vidéo.
s’asseoir comme dans de petits
ateliers. Au centre du dispositif
un cœur rouge, concentrera les
œuvres emblématiques de notre
ère post-industrielle. Vidéo et
multimédia seront entre eux
pour donner les clés de lecture
de ces nouvelles œuvres.
Le premier étage du Beffroi a été
pour sa part confié Jean-Michel
Alberola, invité d’honneur du
Salon. À la fois peintre, sculp-
teur, cinéaste, créateur de livres
et d’objets, cet artiste engagé et
subtilement subversif associe
pratique artistique, écriture et
parole pour «
ne jamais cesser
d’être en éveil
». Enfin, non loin
de la fresque de Mœbius, dans
les cages d’escalier du Beffroi,
un cadavre exquis – jeu collec-
tif imaginé par les surréalistes
- sera peu à peu constitué par
les œuvres déposées par artistes
participants. Le Salon s’étendra
aussi aux parcs et jardins de la
ville avec des installations «
pour
aller directement à la rencontre
du public
».
O
Alix Saint-Martin
Le Beffroi. Ouvert tous les jours du mardi
5 mai au mercredi 3 juin, entrée libre
de 12 heures à 19 heures. Accès direct,
métro ligne 4 Mairie de Montrouge
www.salondemontrouge.frJérôme Cavaliere,
Entretien avec une œuvre d’art
,
2013, vidéo.
Pour son 60
e
anniversaire, le Salon de Montrouge présente
60 jeunes
artistes au Beffroi et dans les parcs de la ville
. Du 5 mai au 3 juin 2015.