

mars-avril 2016 - n°46
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HDS
mag
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ex po s i t i on
ensemble d’huiles sur toile qui
embrasse sa manière sur quatre
décennies, à commencer par sa
chère
Île Seguin
.
Bord de Seine
.
Le bain des chevaux
, jusqu’à un
tableau majeur réalisé en atelier,
Le Gouffre, paysage
(1861), vision
de la forêt de Fontainebleau.
Corot se libère de l’atelier pour
aller peindre sur le motif,
Fontai-
nebleau. Détails de tronc d’arbre en
forêt
(1822) et engage ses contem-
porains au plein air.
«
Ce mouvement conduit des
c ommu n a u t é s d’ a r t i s t e s à
s’implanter en Île-de-France, à
travailler en groupe dans
“l’atelier
grandeur nature”,
à Cernay, Grez-
sur-Loing, Auvers-sur-Oise… et à
Barbizon qui fut le creuset le plus
marquant, réunissant des peintres
français comme étrangers
», précise
Flora Triebel, conservateur au
musée du Domaine départe-
mental de Sceaux et commis-
saire de l’exposition. Théodore
Rousseau sera la grande figure
de l’École de Barbizon. Dans les
pas de Corot et de Jean-François
Millet son ami et voisin de forêt,
Rousseau cherche à transcrire le
sentiment profond de la nature,
la forêt éternelle rejoignant une
sorte d’imaginaire national.
Rousseau peint âpre et violent,
mélancolique, mais la touche
est vivante et le traitement de la
lumière miraculeux à la manière
d’Hobbema. Théophile Gautier
le surnomme «
le Delacroix
du paysage
». Une vie artistique
conviviale et foisonnante s’élabore
dans la forêt, lieu d’échanges
avec les photographes tel Eugène
Cuvelier, dont le travail est
présent à l’exposition. Eugène
Lavieille (1820-1889) peint un
remarquable paysage,
Barbizon
sous la neige durant l’hiver 1855
,
qui signe en blanc ce lieu emblé-
matique bientôt rejoint, en 1863,
par les jeunes Sisley, Renoir,
Monet, Bazille.
L’exposition présente un superbe
tableau de Charles-François
Daubigny,
Soleil couchant sur l’Oise
(1865) et deux œuvres de Camille
Corot dont
Ville-d’Avray, l’étang
au bouleau devant les villas
(1872-
73). Les élèves de Corot, Célestin
Nanteuil et F-Louis Français,
implantent à Croissy un atelier
flottant, proche de l’île de
la Grenouillère, ce lieu célèbre où
Monet et Renoir vont peindre côte
à côte en 1869. Renoir travaille
également aux côtés de Sisley
et Pissarro. À Auvers-sur-Oise
on retrouve les mêmes artistes
autour du Dr Gachet qui pratique
l’estampe et possède une presse.
Paysage à Auvers
(eau-forte
Constant Troyon,
L’ Entrée
du village de Sèvres en 1834.
© M
usée
du
D
omaine
départemental
de
S
ceaux