Previous Page  38 / 76 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 38 / 76 Next Page
Page Background



|

HDS

mag

|

n°46 - mars-avril 2016

c u l t u r e

3

C

o mm e n t l e s

e n v i r o n s d e

Paris sont-ils

d e v e n u s l e

b e r c e a u d e

l’impressionnisme et du paysage

moderne ? Si à l’époque néoclas-

sique et du triomphe du paysage

historique, Pierre-Henri de Valen-

ciennes engageait déjà ses élèves

à venir dessiner en Île-de-France

pour se préparer à l’indispensable

« voyage en Italie », c’est bien

avec la génération romantique, et

surtout avec l’École de Barbizon,

que l’Île-de-France devient au

milieu du XIX

e

siècle un labora-

toire de la peinture de plein air.

Les impressionnistes hériteront

de ce regard porté sur de

nouveaux motifs et n’auront

même plus à faire le voyage

d’Italie... Avec les paysages d’Île-

de-France, le XIX

e

siècle tend

ainsi un fil continu entre

les romantiques et les impres-

sionnistes. Les premiers trans-

À Sceaux, l’exposition

Paysages.

Les environs de Paris. Du romantisme

à l’impressionnisme

retrace l’apogée de la peinture de paysage à travers

une centaine de tableaux.

À partir du 18 mars.

inventait le Paysage moderne

Quand

l’Île-de-France

crivent une nature vierge et

célèbrent sa beauté alors que les

seconds montrent ce qu’ils voient,

des paysages qui changent au gré

de l’urbanisation et de l’industria-

lisation.

La grande référence des peintres

français de la fin du XVIII

e

et

du début du XIX

e

se situe aux

Pays-Bas : ainsi

La Forêt de Fontai-

nebleau

, de Lazare Bruandet

ou encore

Le Blanchissage dans

les champs près de Haarlem

,

une aquarelle du pré-roman-

tique Georges Michel inspirée

de l’œuvre éponyme du maître du

Nord, Jacob van Ruisdael. Cette

influence s’explique autant par

la large diffusion des gravures de

Rembrandt, dont quatre

Paysages

de 1640 à 1645 seront exposés

à Sceaux, que par la force des

modèles de Ruisdael, tel ce beau

Paysage

(XVII

e

) et de ceux de

son élève Hobbema, l’un des

paysagistes les plus aimés des

peintres du XIX

e

. Sa célèbre toile,

comme le fondateur d’un paysa-

gisme singulier et réaliste qui se

joue en Angleterre alors qu’en

France la pratique du paysage

historique a toujours cours.

Avec Paul Huet, le romantisme

s’exprime dans le paysage à partir

de 1820, comme le montre un

Allée de Middelharnis

(1689),

servira de référence jusqu’à

l’impressionnisme…

Élan romantique

Lo r s du Sa l on de 1 824 à

Paris, les critiques unanimes

perçoivent John Constable

Jean-Baptiste Camille Corot,

Ville-d’Avray,

l’étang au bouleau devant les villas.

1872-1873

© M

usée

des

B

eaux

A

rts

de

R

ouen