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en t r e t i en

Les plus grands convois

fluviaux peuvent

remplacer jusqu’à deux

cent cinquante camions

fois en approvisionnement en matériaux de construction mais aussi en

traitement des déblais. Pour les premiers, nous disposons déjà de tout

un réseau de ports « historiques » notamment dans les Hauts-de-Seine.

Pour les seconds, nous avons signé une convention de partenariat avec

la Société du Grand Paris. Deux nouvelles plateformes ont été prévues :

un terrain sur le port de Bonneuil-sur-Marne et un autre sur le port de

Bruyères-sur-Oise dans le Val-d’Oise. Les premières évacuations auront

lieu fin 2017. L’objectif étant d’absorber par le mode fluvial une part

maximale des quarante et quelques millions de tonnes de déblais prévus

dans les quinze prochaines années. Ce qui signifie retirer des milliers

de camions des routes d’Île-de-France, économiser des centaines de

milliers de litres de carburant et diminuer de plus d’un million de

tonnes les émissions de CO

2

. Sachant que les plus grands convois

fluviaux peuvent remplacer jusqu’à deux cent cinquante camions…

HDS

Le projet Port Seine-Métropole Ouest dans les Yvelines

y contribuera…

RB

C’est LE site emblématique de ce Grand Paris durable en effet.

C’est un projet de port dédié au BTP, construit à la confluence de la

Seine et de l’Oise, à cheval sur les communes d’Achères, Andrésy

et Conflans-Sainte-Honorine. Ce sera une plateforme multimodale

(eau, fer, route) d'une centaine d'hectares qui englobera une grande

partie de carrières en exploitation. C’est un projet en plusieurs phases.

Les travaux de la première pourraient commencer en 2020 sous

réserve des résultats des enquêtes publiques. La date d’achèvement

complète est prévue autour de 2040. On évalue à près de cent cinquante

le nombre d’emplois créés pendant les travaux et entre cinq cents et

mille, le nombre d'emplois créés sur le port lui-même à terme. Il y aura

ensuite tous les emplois indirects.

HDS

Ce futur port pourrait être un

smart port

tout comme on

parle de

smart city

. Qu’est-ce que cela signifie ?

RB

Le port intelligent regroupe deux choses distinctes. Quand on

parle de

smart port

, on pense tout d’abord aux systèmes d’information,

notamment ce qu’on appelle les

cargo community systems

qui répondent

aux besoins de fluidité, de sécurité et de traçabilité de la marchandise.

L’idée est de pouvoir la suivre virtuellement dès qu’elle quitte l’entrepôt

du client jusqu’à sa destination finale. Mais le

smart port

a aussi une

dimension environnementale avec toutes les technologies liées à la

transition énergétique. Nous mettons en place en ce moment par

exemple des opérations pilotes pour installer des cellules photovol-

taïques sur les toitures des bâtiments. On peut imaginer un jour avoir

des ports à énergie positive.

HDS

La question environnementale est au cœur de vos

réflexions ?

RB

Le développement du trafic fluvial s’inscrit naturellement dans les

objectifs du Grenelle de l’Environnement qui fixe une augmentation de

25 % des modes de transport alternatifs à la route. Aujourd’hui sur cent

conteneurs destinés à l’Île-de-France, près de la moitié transite par les

ports du Nord de l’Europe et redescendent en camions par la route. Au

détriment de l’environnement dans la vallée de la Seine et de l’emploi

dans cette même vallée puisque toute l’activité logistique est hors de nos

frontières. La question est donc aussi économique. Et c’est un autre de

nos enjeux : participer au développement des territoires traversés par

la Seine par le développement des ports.

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Propos recueillis par Émilie Vast

Photos : Jean-Luc Dolmaire

novembre-décembre 2016 - n°50

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