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P

eindre la banlieue, de

Corot à Vlaminck,

1850-1950

embrasse

de manière origi-

nale l’épopée d’un genre pictural -

la peinture de paysage - qui, après

avoir tardivement gagné en France

ses lettres de noblesse et connu

son apogée au XIX

e

siècle, perd

son « sujet » avec le naufrage du

paysage en tant que représentation

de la Nature. Peut-on encore parler

au XX

e

siècle de peintres paysa-

gistes ? Pour Véronique Alemany,

commissaire de l’exposition,

« la

peinture de paysage est avant tout un

mouvement perpétuel qui relie les

peintres entre eux par une sensibilité

commune »

. Peindre la banlieue

s’inscrit dans cette perspective

transchronologique où plusieurs

générations d’artistes paysagistes

partagent le

« sentiment de la

nature »

et se tiennent à distance

des mouvements d’avant-garde tels

que le futurisme, l’abstraction ou

le surréalisme.

Peintures de lieux sereins et de pay-

sages vierges sont pourtant encore

légion au XIX

e

:

Auteuil et le Mont-

Valérien

du sculpteur Carpeaux,

Plaine de Rueil

(1850-55), d’Adolphe

Cals,

Plateau de Valmondois

(1873),

de Charles Daubigny,

Neige sur

la Seine

(1902), de Pissarro. Les

peintres de paysage recherchent des

lieux simples, des motifs banals,

une nature silencieuse, préservée.

J.-C. Renefer écrit :

« En Parisis,

tout est mesure, douceur et calme »

,

comme un accompagnement à son

délicat tableau (

Fin d’Oise

, 1932).

Le profond respect de la nature

transparaît aussi dans les scènes

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de la banlieue

Les métamorphoses

novembre-décembre 2016 - n°50

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|



Auguste Herbin,

La Fabrique,

Pontoise, 1925.

L’exposition

Peindre la banlieue

rend compte en cent cinquante tableaux

du basculement irréversible du paysage de l’Île-de-France de 1850 à 1950.

À l’Atelier Grognard de Rueil-Malmaison,

du 9 décembre au 10 avril.

ex po s i t i on