Françoise, la « femme-fleur »
Picasso fit correspondre un style propre à chacune des femmes de sa vie. Françoise Gilot, rencontrée en 1943, passa à la postérité sous le nom
de la « femme-fleur ». L’artiste multiplia les portraits de Françoise, parfois réduits à la tête, tracés au crayon graphite, aux crayons de couleur ou
peints sur toile. Dans un surprenant portrait peint « en pied » (voir Bernadac et Du Bouchet, 2017, p. 103, reproduit), l’abondante chevelure de la
jeune femme s’apparente à degrandes feuilles nervurées, sa silhouetten’est plus qu’une longue tige, ses seins s’épanouissent commedes fruits
accrochés aux branches.
Le dessinde l’exposition se concentreen revanche sur la têteet le coudumodèle,
qui émergent d’entrelacs où semblent se former depetites fleurs, sommairement
tracées et griffonnées au crayon bleu. Le visage de Françoise, pas encore méta-
morphosé en fleur, est partagé en deux parties par une arête verticale qui rejoint
la base du cou, interrompue par la bouche et un coup de crayon mauve pour
l’ombredes lèvres. L’ovalede la tête, lementon, lapommettegauche sont rehaus-
sés de jaune ; l’arête du nez est reprise au crayon vert et la partie droite du visage
chargée de toutes les couleurs. De petits traits rouges et mauves rayonnent
autour dumodèle.
Portrait de Françoise
30 juin1946-Crayonsdecouleursurpapier65,7x50,5cm
DationPabloPicasso,1979-MuséenationalPicasso-Paris,MP1367
©RMN-GrandPalais (muséenationalPicasso-Paris)/BéatriceHatala
©SuccessionPicasso,2017
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