Les grandes périodes artistiques
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Après le cubisme
Le retour à l’ordre
À la suite des ballets russes, pour lesquels il réalisa, avec Jean Cocteau, décors et costumes, Picasso se rendit à Rome, puis àNaples et à Pompéi,
où il baigna dans la tradition artistique italienne. Cette période coïncida avec un retour à une forme de classicisme, préfigurant le retour à l’ordre
qui s’imposa, en Europe, au lendemain de la première guerre mondiale. Picasso multiplia alors les portraits, dont celui d’
Olga dans un fauteuil
(automne 1917, Paris, Musée Picasso), qui n’est pas sans rappeler l’un des plus beaux portraits d’Ingres (
Madame Rivière
, 1805, Louvre). Dans
la même veine, Picasso représenta son fils
Paul en Arlequin
(1924, Paris, musée Picasso-Paris), avec le même caractère inachevé (Bernadac et
Du Bouchet, 2017, p. 71).
Conversations avec les maîtres du présent
Dans les années 1920, Picasso s’est parfoismesuré à ses contempo-
rains, parmi lesquelsHenri Hayden (1883-1970), GiorgiodeChiricoou
Henri Matisse, l’éternel rival.
Les Troismusiciens
(été1921, NewYork,
Metropolitan Museum), où il reprend les aplats colorés du « cubisme
synthétique », semble reformuler les
Trois musiciens
de Hayden
(1920, Paris, musée national d’Art moderne).
La Flûte de Pan
(été
1923, Paris, Musée Picasso-Paris) évoque plutôt les ambiances silen-
cieuses et mystérieuses des tableaux de Chirico. À plusieurs reprises,
Picasso exploite les thèmes chers à Matisse, lui opposant d’autres
solutions plastiques, comme dans
La Danse
(1925, Londres, Tate
Gallery), le
Grand nu au fauteuil
(1929, Paris, Musée Picasso) ou la
Grande nature morte au guéridon
(1931, Paris, Musée Picasso). Par
son caractère décoratif,
Feuillages
, dessiné au crayongraphite à Juan-
les-Pins, en 1920, peut en revanche révéler une légère affinité avec
Matisse.
Feuillages
11 juillet1920
Crayongraphiteetfusainestompésurpapier50,5x36,5cm
DationPabloPicasso,1979-MuséenationalPicasso-Paris,MP923
©RMN-GrandPalais (muséenationalPicasso-Paris)/MichèleBellot
©SuccessionPicasso,2017
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