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La période rose (1904-1906)

Des peintures aux teintes chaudes

Dans les années antérieures au cubisme, Picasso employa des couleurs chaudes et prit pour sujet de ses tableaux des personnages issus du

théâtre (arlequins, pierrots), de l’univers du carnaval et du cirque (clowns, écuyères, dompteurs…). Cette période, contemporaine de la rencontre

avec Fernande Olivier, privilégia des harmonies de roses ou d’orangés, obtenus à partir d’ocres et de couleurs plus tendres.

Le cirque, thème central

Spectateur familier, dès son enfance, des spectacles du cirque, puis des cirques ambulants des boulevards de Paris et du célèbre «Medrano »

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,

Picasso fit des saltimbanques les personnages centraux de ses compositions de la période rose. Percevant, dans la représentation du cirque

ambulant, la métaphore du milieu artistique dans lequel il évoluait (celui de la bohème montmartroise), il affectionna ces personnages,

à l’expression souvent mélancolique. Quant à la figure d’Arlequin, personnage de la commedia dell’arte, elle incarnait, à ses yeux, la solitude et

la fragilité de l’artiste (voir V. Charles, 2017, p. 48).

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Le cubisme (1906-1914)

Traduire le réel en peinture, loin de l’illusionnisme

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Le cubisme « cézannien »

Les sources d’inspiration du cubisme sont multiples : l’art ibérique, découvert lors d’une exposition au Louvre à la fin de 1905, puis lors d’un

séjour à Gosol (Espagne) au printemps 1906 ; « l’art nègre », sur lequel Matisse et Derain attirèrent l’attention de Picasso

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, et bien sûr l’œuvre

de Paul Cézanne (1839-1906), père de la peinture moderne. Chez Cézanne, Picasso retint la géométrisation et la simplification des formes, la

technique des « passages», qui découpent et construisent la réalité en petites facettes colorées et ouvertes ; enfin, le choix d’une palette plus

restreinte, limitée à des bleus, des bruns et des ocres. L’influence de Cézanne est patente dans les paysages et les natures mortes, thèmes de

prédilection chez Picasso et Braque, qui ont procédé d’une même vision « constructiviste » de l’espace.

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Le cirque Medrano, aujourd’hui détruit, se situait boulevard Rochechouart, à Paris, à l’angle de la rue des Martyrs.

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G. Maldonado,

Lire la peinture de Picasso

, Paris, Larousse, 2017, p. 14.

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A Paris, Matisse, Derain et Vlaminck sont les premiers collectionneurs « d’art nègre ». D’après Gertrude Stein,

« ce fut Matisse qui attira l’attention de Picasso sur l’art nègre »

: chez elle, Picasso aurait vu la statue

Vili

du Congo, que Matisse venait

d’acquérir chez un marchand de curiosités. Chez Derain, Braque et Picasso découvrirent un masque blanc fang, aux formes très épurées.

Paysage aux deux figures

Automne1908-Huilesurtoile60x73cm-DationPabloPicasso,1979

MuséenationalPicasso-Paris,MP28

©RMN-GrandPalais (muséenationalPicasso-Paris)/René-GabrielOjéda

©SuccessionPicasso,2017

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