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a superficie équi-
vaut à celle de trois
terrains de football,
soit vingt mille
mètres carrés. La halle de produc-
tion de la Plate-forme Industrielle
Courrier (PIC) de Villeneuve
mesure deux cents mètres de
long par cent de large avec douze
mètres de hauteur sous plafond.
Pour intervenir rapidement sur les
machines, les agents chargés de la
maintenance se déplacent à vélo,
des vélos jaunes de postiers. Dans
leurs sacoches, les outils ont sim-
plement remplacé les enveloppes.
Et pourtant la PIC des Hauts-de-
Seine est l’une des plus petites de
France…
Il n’est pas loin de onze heures
ce matin-là. Une cinquantaine
d’agents sont au travail. Rien à
voir avec l’effervescence à laquelle
on pouvait s’attendre. La PIC ne
tourne pas à plein régime.
« La
plate-forme fonctionne 24 heures sur
24 du dimanche soir au samedi midi,
détaille son directeur Christophe
Bouju
. Nous avons 380 collabora-
teurs au total dont 320 agents de
production. Il y a une équipe fixe
le matin de cinquante personnes
environ, une l’après-midi de quatre-
vingt dix personnes et une la nuit de
soixante-dix puisque nos deux pics
d’activité se situent aux environs de
4 h 30 le matin et de 20 h le soir. »
Installée dans la zone industrielle
de La Litte sur un terrain de six
hectares, celui de l’ancienne usine
General Motors, la PIC de Ville-
neuve-la-Garenne est en activité
depuis septembre 2011. Elle rem-
place les trois anciens centres de
tri des Hauts-de-Seine qui se trou-
vaient à Nanterre, Issy-les-Mouli-
neaux et La Défense.
« Ces centres,
comme tous ceux de La Poste, da-
taient des années soixante-dix. Ils
étaient petits, bien souvent sur étages,
et donc pas du tout adaptés à une
configuration industrielle. »
En effet,
en 2004, La Poste décide d’inves-
tir près de trois milliards d’euros
S
novembre-décembre 2013 - n°32
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hds.
mag
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dans un programme national de
modernisation. Quarante-cinq PIC
sont ainsi créés, soit à partir de
centres de tri reconfigurés, soit de
toutes pièces comme celle de Vil-
leneuve-la-Garenne, un chantier
à 68 millions d’euros. Rien qu’en
Île-de-France, on dénombre huit
Plates-formes Industrielles Cour-
rier. Comme leur nom l’indique,
elles traitent uniquement les plis.
D’autres plates-formes, quinze en
France, gèrent le million de colis
distribués quotidiennement.
Petit ou grand format
La PIC de Villeneuve traite tout le
courrier à destination des Hauts-
de-Seine ainsi que le courrier
émis par les villes du nord du
département - les communes au-
dessous de Boulogne-Billancourt
dépendent de la PIC de Wissous
– et le courrier émis par une par-
tie du Val-d’Oise et des Yvelines.
Trois cents camions se succèdent
ainsi tout au long de la journée.
« Entre 17 h et 23 h, nous traitons
les lettres prioritaires au départ de
notre zone,
explique le directeur
.
De 23 h à 6 h, nous traitons le
courrier à destination des Hauts-
de-Seine. Et enfin, de 6 h à 17 h,
tout le reste. »
À l’extérieur de la
PIC, une boîte aux lettres de nuit
est même disponible avec pour
dernières heures de levée : 20 h
pour le courrier à destination de
la province, 21 h 30 pour l’Île-de-
France et 23 h pour le départe-
ment.
« Dans les Hauts-de-Seine, le
ramassage des boîtes se fait à 16 h.
Alors notre boîte rend bien service.
On peut le constater les soirs où il
faut poster ses impôts »
, remarque
Christophe Bouju. Au total, cela
représente deux millions de plis
par jour. Pour qu’un tel rende-
ment soit possible, dix machines
ultra-modernes ont été installées.
Une première oblitère les plis et
effectue un premier tri selon le
type d’affranchissement et la des-
tination. D’autres machines de