HDS. mag n°35 - page 42

c u l t u r e

|
hds.
mag
|
n°35 - mai-juin 2014
3
aux rescapés de la Révolution des
images pour oublier la Terreur :
le portrait romantique gagne en
naturel, en intimité, en émotion,
il reflète un art de vivre, distille
une atmosphère où la douceur de
la vie en famille est mise en avant.
Un art de vivre
« 
Cette période est tout simplement
merveilleuse pour la peinture
,
explique Norbert de Beaulieu,
commissaire de l’exposition.
Le portrait est le fruit d’une
rencontre entre le modèle, qui se
livre à travers son comportement,
et l’artiste romantique qui laisse
parler sa sensibilité exacerbée. À
partir d’un visage, l’imagination du
spectateur s’attache à recréer la vie
du personnage et à cette époque, le
regard mélancolique des femmes
évoque leur destin…
»
Une nouvelle sensibilité est en
effet à l’œuvre, on peint avec
sentiment, laissant transparaître
la psychologie et les états d’âme
des personnages. Les décors
des portraits intègrent jardins
et paysages, leurs intérieurs se
chargent d’objets aimés, d’ins-
truments de musique, de livres,
d’animaux, de jouets…
Mais qui sont ces peintres roman-
tiques français, passionnés par
l’art du portrait ? « Ils et elles »
ont pour noms Pierre Duval
LeCamus, AdèleGrasset, Édouard
crée le ballet
La Sylphide
, en 1832,
se fait tirer le portrait tout comme
l’actrice Mademoiselle Mars qui
habite non loin. Le grand Hugo
et les poètes Lamartine, Musset,
Vigny, fréquentent ce haut lieu
du romantisme !
Modes et mœurs de l’époque
À la Vallée-aux-Loups, l’expo-
sition occupe toutes les pièces
de la maison de Chateaubriand
et s’intègre en partie à l’exposition
permanente puis se poursuit au
premier étage, notamment dans la
salle d’exposition, avec l’évocation
d’un cabinet de collectionneur,
rappelant la pratique courante
au XIX e siècle d’accumuler sur
les murs un ensemble important
de tableaux de formats et de
sujets différents. Plus de soixante
tableaux, trente miniatures, ainsi
que de nombreux dessins seront
présentés, complétés de quelques
objets : ombrelles, bijoux,
éventails, châles, dentelles…
Quant au mobilier décrit dans
les portraits, il offre une lecture
vivante de l’histoire de France et
des arts décoratifs. Parcourant
l’exposition, le visiteur s’amusera
des excentricités d’une mode
fantasque où les coiffures dites
«
à la girafe
» rivalisent de volume
avec les manches « 
gigot
 » des
robes de ces dames. Ainsi les
dix-huit lithographies des
Heures
du jour
ont offert aux contem-
poraines de leur auteur, Achille
Devéria, un résumé des toilettes
portées en une seule journée
par une élégante parisienne !
Ces fantaisies vont de pair avec
le climat artistique effervescent
qui règne dans la capitale où
les idées vibrantes s’échangent
dans des ateliers mis en partage.
Autour de l’art du portrait roman-
tique, curiosités et sensibilités
en font autant à la Maison de
Chateaubriand.
n
Alix Saint-Martin
Jusqu’au 14 décembre. Tarifs : 4
-
Tarif réduit : 2,50
- Visite
guidée : 6
- Tarif réduit : 4,50
Programme
complet
des
visites
et conférences sur
seine.net, rubrique culture.
Marie-Jeanne Victoire Gabrielle de Nattes,
fille du marquis Victor Ferdinand et de la
marquise de Nattes,
Jules Boilly, aquarelle
sur papier, 1833.
©
studio
sebert
Pingret, Lucile Foullon, Jules
Vernet, Achille Devéria, Claude-
Marie Dubufe, Jean-Baptiste
Isabey, Théophile Fragonard,
Louise Hersent, Charles Brias…
Ces peintres ont appris leur
métier avec David ou ses élèves
comme Ingres ou Girodet. À Paris
on les retrouve autour du célèbre
peintre miniaturiste Jean-Baptiste
Isabey ou dans le « phalanstère
d’artistes » de la Nouvelle Athènes,
Dès 1832, Alexandre Dumas
y habite et reçoit Musset, Sue,
La Fayette… Entre 1842 et 1849,
Georges Sand et Chopin y vivent
ainsi que le peintre Dubufe. Jules
Vernet y peint l’acteur Sylvestre.
La Taglioni, célèbre ballerine qui
1...,32,33,34,35,36,37,38,39,40,41 43,44,45,46,47,48,49,50,51,52,...76
Powered by FlippingBook