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n°37 - septembre-octobre 2014
3
©
dr
A
rtiste multimédia, notam-
ment virtuose de l’anima-
tion 3D, Yi Zhou a choisi
la voie artistique sans
renoncer à sa culture économique.
Elle profite de l’ubiquité offerte par
notre époque pour naviguer entre ses
studios américains, européens et
chinois. Familière des expositions
d’art contemporain, elle est aussi
directrice artistique pour des marques
de couture et de joaillerie occidentales,
ainsi que conseillère pour le YouTube
et le Twitter chinois…
Dans son univers d’artiste multimédia,
les frontières sont mouvantes. Il
y a des ponts entre l’Occident et
l’Orient, le luxe et le beau se servent
l’un l’autre, les musiciens et les stars
gravitent comme des électrons libres
autour de son imaginaire : Air, Pharrel
Williams, Charlotte Gainsbourg, Ennio
Morricone ou Diane von Fürstenberg…
Rompant avec l’image de l’artiste
maudit, Yi Zhou – et au-delà de toute
question de style – pourrait évoquer
une sorte d’Andy Warhol mondialisée,
qui ne ferait aucune différence entre
création et produit, réunissant autour
d’elle un cercle de fidèles – galeristes
pointus, membres de la jet set, intellos
branchés et patrons cotés en Bourse.
L’exposition du Cube, centre d’art et de
création numérique, est donc l’occa-
sion d’ouvrir ce cercle à tous – ce qui
constitue en soi un acte parfaitement
« warholien ».
n
France-Chine
50
Le Cube présente à Issy-les-Moulineaux
une artiste
symbolique de la nouvelle modernité chinoise : Yi Zhou
.
À partir du 27 septembre et jusqu’au 10 janvier.
©
gaston
la
touche
D
u 17 septembre au 2 novembre,
découverte inédite à la Maison des
Arts d’Antony : les œuvres réali-
sées entre-deux-guerres dans un matériau
né du génie local, le lap.
Matériau à base de pigments cristallisés
et de ciment, inaltérable, propice au
revêtement décoratif, le lap – contrac-
tion de « l’art antique des lapidaires »
– est issu du laboratoire créé à
Antony vers 1925 par Jean-Charles
Séailles et son épouse Speranza
Calo. Laquelle, fille de peintre et cantatrice
aux nombreuses relations artistiques, invite peintres et
décorateurs à développer le « lap d’art », sur la base de cartons
dessinés qu’elle réalise elle-même. Après Ruhlmann et Patout dans
le domaine du décor, ce sont Foujita, Dufy, Grüber et d’autres qui s’y
attellent : trois cents pièces uniques en lap d’art seront fabriquées –
dont une quarantaine sont exposées à la Maison des Arts. Enrichie de
photographies et de documents d’archives, cette exposition est rare,
originale et très instructive.
n
Q
uatre-vingts œuvres du peintre Gaston La Touche sont expo-
sées sur ses terres de Saint-Cloud, au musée des Avelines, à
partir du 16 octobre et jusqu’au printemps.
Le peintre n’a que 59 ans quand il s’éteint, mais son œuvre a eu le
temps de fixer l’esprit d’une époque : intérieurs à la manière rococo,
lumières dans les jardins, décors officiels luxuriants… Mais il ne
faudrait pas pour autant réduire l’artiste au seul peintre des plaisirs de
la vie : avec son pinceau chargé de couleurs intenses, le dernier Gaston
La Touche s’inscrit dans les chatoiements du post-impressionnisme.
n
Les peintres
des plaisirs
Vous avez
dit
lap ?
The still, the greatness
