HDSmag 37 - page 49

septembre-octobre 2014 - n°37
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S
èvres – Cité de la céramique,
entité réunissant depuis 2010
la manufacture et le musée,
accomplit sous la conduite
de son directeur général David Caméo
la prouesse rare de fondre la plus ancienne
des pratiques avec la plus pointue des moder-
nités. Parce que l’histoire de la céramique,
dans les salles du musée ou dans les fours de
lamanufacture, est une histoire qui se raconte
jour après jour, avec le soutien des grandes
galeries et l’engagement des artistes contem-
porains qui viennent ici bénéficier d’un
savoir-faire incomparable.
Aujourd’hui, l’honneur de faire cette histoire
revient à Elmar Trenkwalder, plasticien autri-
chien en résidence à la Cité depuis 2012.
L’artiste dissimule derrière une apparence
volontiers austère des mondes intérieurs
proliférants. Ses œuvres évoquent au premier
regard les lignes de l’architecture : temples
asiatiques, piliers de cathédrale, stalles
baroques. Et puis l’œil s’en vient fouiller
le détail des ornements. Leurs formes sont
comme en fusion, glacées d’émaux aux
couleurs impossibles ; elles mêlent corps,
chairs, sexes masculins et féminins jusqu’au
vertige et à la perte de soi. Immémoriale,
son inspiration pullulante est également
bien de notre époque, un peu comme
le serait la rencontre dans une manufacture
de céramique des bas-reliefs d’Angkor et
de la créature d’
Alien
. De quoi laisser libre
cours à la virtuosité des ateliers de production
et du laboratoire des émaux de lamanufacture.
L’occasion est unique de profiter dans un
même lieu de cet ensemble d’œuvres, avant
sa dispersion dans des collections publiques
et privées internationales.
n
Sèvres – Cité de la céramique présente
les œuvres récentes
du sculpteur Elmar Trenkwalder
. Jusqu’au 27 octobre.
©
michel
lunardelli
©
dr
P
ar la grâce d’Angelika Markul, la Maison des Arts de Malakoff
nous fait vivre,
De la terre jusqu’au ciel
, une expérience écolo-
gique au sens fort. Du 20 septembre au 16 novembre.
Il fait nuit. En bas, une carte aux reliefs vaguement inquiétants
nous invite à un voyage intérieur. En haut, la vidéo d’un ciel traversé
d’étoiles et de corps célestes en mouvement. Entre les deux, une
ligne de montagnes, comme un horizon impossible.
Sculpture, installation ou vidéo, chaque œuvre d’Angelika Markul
n’est ni tout à fait la même ni tout à fait une autre : la nature est
blessée mais se régénère, l’homme laisse des traces qui s’effacent,
on ressent physiquement notre fragilité et l’immensité des forces qui
nous environnent. À Malakoff, nous sommes à la fois minuscules
dans l’univers et soudain plus vivants devant une œuvre d’art qui,
à défaut de nous rendre plus sages, pourrait peut-être questionner
notre arrogance.
n
maisondesarts.malakoff.fr
Nocturne
cosmique
pano r ama
De grès
et de chair
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