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HDS
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n°39 - janvier-février 2015
Federica Luzzi
, white earth shell.
M
iniartextil n’est pas une exposition d’art contemporain
comme les autres : ici, aucune des matières traditionnelles
des beaux-arts, ni huile, ni bronze, mais du fil, de la trame,
des cotons et de la soie. En partenariat avec Montrouge
pour la onzième fois, c’est un véritable panorama de l’art textile d’au-
jourd’hui, avec à chaque édition un thème nouveau autour duquel se
réunit la soixantaine d’œuvres présentées, du minuscule au gigan-
tesque. Cette année, retour aux sources et à l’essentiel avec
Gea
– Gaïa,
Gê, la Terre, quoi ! Pas étonnant qu’on y mette à l’honneur la soie,
matière organique et naturelle dont la ville de Côme – d’où l’exposition
est originaire et où elle se déroule chaque année depuis 25 ans – s’est
fait une spécialité.
Gea
, c’est notre nature, et l’art textile le médium idéal
pour en traduire la permanence, la force élémentaire et la délicate fra-
gilité. Hommage cette année à l’artiste sarde Maria Lai, qui s’est éteinte
l’an passé après une longue vie vouée à la traduction énergique de la
nature. Et célébration du quatrième prix Montrouge, attribué à Federica
Luzzi, pour une
White Earth Shell
en corde de lin et esprit des songes.
Rendez-vous donc à Montrouge pour le dernier mois de l’hiver avec
Miniartextil 2015, cinquante-quatre œuvres mini-textiles et dix installa-
tions, enrichies désormais d’un parcours parisien.
n
Le tissu
de la Terre
Miniartextil, l’exposition d’art contemporain
dédiée aux fibres et tissus,
s’installe au Beffroi de
Montrouge du 27 février au 22 mars.
J
ean Vérame est un artiste plasticien aux curiosités sans
limites. Son art, qui constitue ce qu’il appelle sa
« prise de
ciel »
, est celui d’un peintre des déserts et d’un sculpteur de
vitraux, entre autres et pour faire simple. Le musée français de la
Carte à jouer, à Issy-les-Moulineaux, lui ouvre ses espaces jusqu’au
26 avril pour présenter sa
« prise de terre »
: autrement dit, des mor-
ceaux choisis de l’extraordinaire collection de jeux que ce passionné
a constituée au fil des décennies. Une passion qui l’a conduit à
publier un bel ouvrage sur les
Sublimes cartes à jouer
. Mais l’exposition
Jeux et merveilles : cartes à jouer et autres trésors de la collection Jean
Vérame
ne s’intéresse pas seulement aux cartes, d’ici ou d’ailleurs,
dessinées par des artistes ou surgies de l’histoire. Des meubles pré-
cieux en font partie, ainsi que de singulières pièces – dé romain à
faces multiples, échecs chinois, statuette mexicaine deux fois millé-
naire – traduisant les goûts nomades d’un collectionneur en quête
d’extraordinaire, dans sa collection comme dans son art.
n
Jusqu’au 26 avril.
Prise
de terre
N
e nous laissons pas intimider par le discours parfois un peu
raide qui accompagne ici et là le travail de Cat Loray et
Clément Borderie. La double exposition qui leur est consa-
crée, du 13 janvier au 17 avril, a des allures d’évidence et c’est tout
le mérite de la Maison des Arts de Bagneux de ne pas en rajouter
dans le cérébral, afin de laisser la fluidité des œuvres s’épanouir.
Cat Loray peint et sculpte, dans le vide ou sur fond blanc, avec des
signes et des formes qui ont quelque chose de vivant ; on y lit la
palpitation d’un mouvement, le déroulement infini d’un ruban de
temps qui passe et d’espace qui se reflète. Clément Borderie expose
lui aussi des images du temps qui passe : les toiles tendues dans la
nature subissent le gré des éléments – le vent, la pluie, les salissures
et les déchets, le soleil et les saisons ; accrochées comme tableaux,
elles sont autant de témoignages de l’énergie d’un lieu.
n
Espace
et
temps
©
miniartextil montrouge
©
dr
