HDS.mag n°39 - page 49

janvier-février 2015 - n°39
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HDS
mag
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
L
es étiquettes ne sont pas
t r o p l e g e n r e d e
Jean-Marc Gauthier.
D’autant que le réduire
à la figure d’un peintre serait passer
à côté des nombreuses autres
silhouettes qui habitent l’imaginaire
créatif de ce personnage quand il est
question du corps, de la mémoire, de
l’homme dans le labyrinthe d’un
monde de moins en moins lisible.
Peintre ? Pas seulement : Jean-Marc
Gauthier a commencé « artiste
corporel » et sculpteur. Plasticien ?
Oui, mais aussi homme de théâtre et
musicien. Depuis, il n’a jamais
renoncé à explorer ces chemins de
traverse – le cinéma, la vidéo, le jazz
– avec la même liberté d’expression.
C’est d’abord au peintre et à ses trente
premières années de carrière que la
Maison des arts de Châtillon consacre
cette exposition rétrospective, à la
façon d’un point d’étape avant la suite.
La liberté donc, avant tout – et le corps,
omniprésent. Gauthier commence
au milieu des années quatre-vingt
dans l’énergie et la profusion. Avec
des figures qui pourraient assumer
l’héritage des toutes dernières années
de Picasso, celles dont on a dit qu’elles
avaient de quoi nourrir la palette d’une
génération entière de peintres. Au
tournant du sièclenouveau, les figures
de Gauthier passent de la matière
grasse de l’huile au diaphane de
l’encre. Des formes, de l’eau, et
comme revenu de nulle part,
l’homme, encore. Et sans doute
l’homme est-il toujours là, invisible,
regardant les huiles abstraites des
Horizons
, où Jean-Marc Gauthier s’en
va chercher aujourd’hui ce qu’il y a
derrière Mark Rothko et Nicolas
de Staël.
n
Du 14 janvier au 1
er
 mars, la Maison des arts de Châtillon
expose
trente années du travail de Jean-Marc Gauthier.
É
nergique, l’exposition Xavier Dambrine à Villeneuve-la-
Garenne ! Pratiquer cette sculpture-là aujourd’hui, c’est
maîtriser les techniques d’autrefois et les fondre dans le
renouvellement perpétuel des techniques. Un peu comme le physi-
cien du XXI
e
 siècle doit connaître par cœur ses Newton et Einstein
avant de plonger dans les dimensions quantiques. Cela tombe bien,
les œuvres récentes de Xavier Dambrine empruntent tout autant aux
hérissements du vent et de la guerre qu’aux figures mentales de la
physique contemporaine. Rien n’y est stable, les volumes ne sont
plus limités, les corps se propagent dans l’espace. Mais sans rien
abandonner du savoir-faire sur la trajectoire : cet ancien des Beaux-
Arts déploie jusqu’aux limites les techniques de modelage, de fonte,
de taille directe ; il amasse, il gravite, il découpe, troue, hache – il y
a de la déflagration et de l’urgence dans cette sculpture, quelque
chose comme le bruit et la fureur pétrifiés dans la matière.
n
Du 21 janvier au 6 mars au centre culturel Max-Juclier.
Le
bruit et
la
fureur
pano r ama
Figures
à l’horizon
© D.R.
© D.R.
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