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HDS
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n°39 - janvier-février 2015
là, j’aimais mieux Van Gogh que
mon père
. » La liberté de la touche
de son aîné, sa palette exacerbée,
tout parle au cœur et à la nature
expressive de Vlaminck. C’est
alors que Matisse découvre cet
artiste qui boxe la couleur poussée
au paroxysme, la jette sur la toile
en cris stridents ou en sinuosités
aériennes cernées de noir. Matisse
l’encourage à exposer dans les
Salons novateurs parisiens.
Incendie pictural
C’est en 1905, au Salon des Indé-
pendants, que Vlaminck accroche
cinq toiles aux côtés de Matisse,
Derain, Manguin, Marquet...
Exit
la palette claire et nuancée
des impressionnistes
…
Dans la
salle VII, c’est une débauche de
couleurs,
« la cage aux fauves »,
se moque un critique. L’appella-
tion fait école, Matisse en est le
chef de file et Vlaminck-Derain
les hérauts. En renonçant à un art
imitatif, en construisant la toile par
les couleurs arbitrairement posées,
par aplats, sans ombres, les fauves
stupéfient. Le plus virulent, c’est
Vlaminck qui sort cobalt et ver-
millon des tubes directement sur
la toile. Sa pâte est riche, sa pein-
ture gestuelle, ses compositions
mouvementées et audacieuses
(
Les Ramasseurs de pommes de terre
,
1905 ;
Les Coteaux de Rueil
, 1906).
Entre 1905 et 1907, « les fauves »
Bougival
. Huile sur toile. Vers 1911.
Paris, musée national d’Art moderne.
Bord de Seine
. Huile sur toile. Vers 1911. Paris, musée national d’Art moderne.
© M
usée
d
’A
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M
oderne
/ R
oger
-V
iollet
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