est donc installé dans les locaux
du palais des sports de Nanterre
où ils ont tout à disposition :
une salle de musculation pour
la préparation physique, le parquet
pour les entraînements, le centre
médico-sportif… «
L’unité de lieu
fait partie du cahier des charges
des centres de formation
», précise
Frédéric Donnadieu. Celui
de Nanterre est sur ce point
exemplaire. Les élèves logés par
le club vivent dans la résidence
universitaire Chanzy à dix minutes
à pied du palais des sports. Là, ils
bénéficient de chambres avec
kitchenette, penderie, bureau, lit
et salle de bain. «
Ils prennent ici
leurs petits-déjeuners et leurs dîners
qui sont préparés par une diété-
ticienne et qu’ils n’ont plus qu’à
réchauffer. Un éducateur, qui est
aussi l’entraîneur des moins de treize
ans, vit avec eux. Les plus âgés vivent
un peu plus loin dans des apparte-
ments indépendants. C’est l’avantage
de suivre les jeunes plusieurs années.
On les connaît et on sait ceux en
qui on peut avoir confiance.
»
Encore plus près que la résidence
universitaire, à quelques mètres
du palais des sports, sur le même
trottoir de l’avenue Joliot-Curie,
il y a le lycée du même nom où
sont scolarisés certains jeunes
basketteurs. «
À la rentrée 2016,
pour la première fois, nous aurons
une classe de seconde à horaires
aménagés
, annonce Frédéric
Donnadieu.
Les élèves pourront
ainsi finir les cours tous les jours
à 15 h 30.
»
Suivi scolaire
Le centre de formation a déjà,
pour les collégiens cette fois,
un partenariat avec la section
basket au collège Jean-Perrin. Et,
pour les étudiants, la proximité
de la fac de Nanterre ou du Pôle
Universitaire Léonard-de-Vinci à
La Défense est un avantage. Le
suivi scolaire est rigoureux : une
absence non justifiée au lycée par
exemple et c’est un entraînement
en moins dans la semaine avec,
du coup, le risque de ne pas être
sélectionné pour le match du
week-end. Des résultats insuf-
fisants et c’est une menace de
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suspension. «
On insiste pour que
les jeunes soient scolarisés et qu’ils
réussissent, quitte à ce qu’ils soient
moins présents pour le basket
,
insiste le directeur.
Quand on
connaît le pourcentage de basket-
teurs qui deviendront profes-
sionnels, c’est risqué de ne miser
que sur le sport.
» «
Environ 10 %
seulement réussiront
, précise
Charles Dubé-Brais.
Cela fait un
joueur chaque année par tranche
d’âge.
» Dans l’équipe actuelle
de Pro A de Nanterre, on peut
ainsi citer Jeremy Nzeulie
sorti de la première promotion
du centre de formation.
Les résultats scolaires jouent
d on c d è s l e r e c r u t eme n t .
«
À potentiel égal ou un peu
inférieur, on préférera prendre
un jeune qui a un bon dossier
»,
assure Frédéric. La plupart des
jeunes basketteurs de Nanterre
leurs professeurs, leurs entraîneurs,
on rencontre leur famille… Le côté
humain est primordial.
»
Esprit de famille
Il est maintenant 18 h 30 au
palais des sports Maurice-Thorez.
Tous les jeunes sont réunis pour
leur entraînement quotidien sur
le parquet de l’équipe pro. «
Je me
souviens quand je suis arrivé en
minimes avec un ami
, raconte
Guillaume Daurces.
Les plus grands
étaient venus nous voir pour nous
aider à nous intégrer. Aujourd’hui,
j’essaie de faire la même chose.
Mais l’ambiance au club est parti-
culièrement cool que ce soit entre
joueurs, avec les bénévoles, le staff...
Ça aide à se sentir bien. Maintenant
je me sens comme chez moi ici.
»
Parallèlement au basket, durant
ses années au centre de formation,
Guillaume a passé son bac S au
Un partenariat renforcé
En début d’année, le conseil départemental, soutien du
club de basket de Nanterre depuis de nombreuses années
déjà, a décidé de s’engager plus fortement à ses côtés.
Ainsi, pour la saison 2015-2016, cinq cent mille euros lui
sont alloués pour financer en premier lieu son centre
de formation, les actions d’éducation, d’intégration et
de cohésion sociale mais aussi des actions de communi-
cation et de promotion. Preuve de ce partenariat renforcé,
le nom du club a changé. La JSF Nanterre est devenue
Nanterre 92.
n
www.nanterre92.com
sont originaires de la région. «
On
recrute à 90 % en Île-de-France
,
explique le directeur.
Parce qu’on
ne peut pas loger tout le monde et
surtout parce qu’on ne peut pas
clamer que notre région est un vivier
de sportifs talentueux et aller les
recruter ailleurs. Le recrutement se
fait de temps en temps par le réseau
mais principalement lors des sessions
de détection que nous organisons une
fois par an
». La dernière a eu lieu
fin février au Palais des Sports.
Ils sont 435 à s’être présentés.
Cent en moins de quinze et moins
de treize ans. Et 335 en moins de
dix-huit ans. Au final, ils ne seront
qu’une dizaine à être sélectionnés
pour l’année prochaine. «
Le recru-
tement est un moment important
où il ne faut pas se tromper
,
renchérit Michael Bur.
On mène
de petites enquêtes : on regarde leur
dossier scolaire, on peut interroger
la solidarité. Au-delà du basket, on les
prépare surtout pour leur vie future.
C’est pour cela que je me sens plus
éducateur qu’entraîneur.
» Et ce
n’est pas Frédéric Donnadieu,
le directeur, qui va le contredire.
«
Bien évidement que l’objectif est
de former des joueurs professionnels
pour jouer chez nous au ailleurs.
Mais c’est avant tout une formation
humaine. On aimerait qu’on nous
dise, quelques années après, qu’ils sont
devenus de bons mecs, qu’ils ont réussi
leur vie et que c’est leur passage chez
nous à Nanterre qui les a mis sur
la bonne voie.
»
n
Émilie Vast
Photos : Olivier Ravoire
lycée Richelieu à Saint-Cloud et est
maintenant en troisième année
d’école de management au Pôle
Léonard-de-Vinci. Il est conscient
qu’«
un ou deux seulement devien-
dront pro et qu’il faut se préparer à
l’après
». Alors son objectif pour
l’année prochaine serait idéalement
de trouver un club en Île-de-France
afin de pouvoir finir ses études.
Mendy Arsone lui aussi est arrivé
à Nanterre en minimes. Et son
sentiment est le même. «
C’est
un club familial où tout le monde
s’entend bien. C’est bénéfique pour
nous. Parce qu’on grandit vite et
qu’on est loin de notre famille.
»
«
Dire que le club est familial ce ne
sont pas des paroles en l’air
, ajoute
l’entraîneur Michael Bur.
Je suis ici
depuis cinq ans et je m’y sens bien.
Nous sommes les garants des valeurs
du club. On enseigne à ces jeunes
le respect, la discipline, l’humilité,
Certains basketteurs sont logés
par le club dans une résidence
universitaire à dix minutes
à pied du palais des sports.
Les joueurs - ils sont vingt-deux
cette année - se retrouvent tous
les soirs pour un entraînement
sur le parquet de Nanterre.
Frédéric Donnadieu (à gauche),
le directeur du centre de formation,
et les deux entraîneurs Charles
Dubé-Brais et Michael Bur.