mai-juin 2016 - n°47
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n°47 - mai-juin 2016
6 rs-avril 2016
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n°45 - janvier-févr er 2016
ifficile d’imaginer qu’enfant, il pleurait
«
tout le temps, au moins deux ou trois fois à chaque rencontre
»,
qu’il ait pu être «
timide
», «
plutôt maigrichon
», «
naïf et pétri
de doutes
» comme il se décrit dans son
Autobiographie d’une
légende des All Blacks
. Mais Dan Carter n’est pas devenu deux
fois champions dumonde, trois fois meilleur joueur de l’année,
meilleur demi d’ouverture de l’histoire des All Blacks, détenteur
du record de points inscrits en matchs internationaux (1 598)
du jour au lendemain. Enfin presque pas.
Ambition
Daniel William Carter est né le 5 mars 1982 et a grandi en
Nouvelle-Zélande à Southbridge, une petite ville agricole
d’une vingtaine de rues pour sept cents habitants. Sa mère est
enseignante, son père maçon, pompier volontaire mais aussi
joueur et entraîneur de rugby pour des équipes de la région.
Dan Carter passe son enfance à jouer au cricket tout l’été
et au rugby tout l’hiver. «
Mes compétences viennent de là, des
innombrables heures passées à jouer après l’école
, raconte-t-il dans
son livre. «
Quelle que soit ma réussite, je n’ai pas grandi avec des
grandes ambitions de jeu. (…) Je n’ai jamais rêvé de faire carrière
»,
écrit-il. C’est donc sans l’avoir vraiment cherché que Dan Carter
fait ses débuts dans l’équipe provinciale de Canterbury en
2002 avant d’être recruté par les Crusaders en 2003, année où
il sera également sélectionné pour la première fois en équipe
nationale. «
Cette sélection, comme les précédentes, me paraissait
irréelle. Mais celle-ci en particulier me semblait trop ambitieuse et
arriver beaucoup trop tôt. En moins de deux ans, j’étais passé d’une
équipe de club espoirs - l’une des formations les plus marginales du
monde du rugby - au sommet.
» La suite de l’histoire est beaucoup
plus connue jusqu’à la Coupe dumonde dumonde l’an dernier
en Angleterre et cette victoire en finale 34 à 17 contre l’Australie.
Brennus
Sur ce, Dan Carter a pris sa retraite internationale et porte
depuis le 1
er
décembre le maillot Ciel et Blanc. Le Néo-Zélandais
raconte avoir envisagé sérieusement le Japon avant de choisir
la France. Il faut dire qu’en 2009 déjà, il avait passé quelques
temps à l’USAP. Gravement blessé, il n’avait joué que cinq
matchs mais avait tout de même été sacré champion de France.
«
Quand j'étais à Perpignan, j'ai pu me rendre compte de l'impor-
tance du Bouclier de Brennus. Je serais très honoré de pouvoir le
soulever avec le Racing 92.
» Il y a le Top 14 mais aussi la Coupe
d’Europe. Car ce sont bien les ambitions du club et de son
D
J’ai joué tellement
longtemps pour
les Crusaders
et les All Blacks
que j’avais
besoin de sortir
de ma zone de
confort, de relever
un nouveau défi
président Jacky Lorenzetti qui lui ont fait préférer le XV des
Hauts-de-Seine à celui de Toulon. «
Les conditions dans lesquelles
on s’entraîne ici au Plessis-Robinson sont fantastiques, les instal-
lations parfaites. Il y a aussi la perspective de jouer à l’Arena qui
est très excitante. On en parle déjà beaucoup entre coéquipiers.
»
Et tant mieux si le fan de mode et de gastronomie qu’il est
peut aussi bénéficier de la proximité avec Paris. «
Il n’y a pas
de meilleur ville au monde pour profiter des deux
», sourit-il. Mais
pour vivre avec sa femme Honor et leurs deux fils, il a préféré
Meudon : «
l’endroit idéal pour une jeune famille
, explique-t-il,
avec une grande maison, un joli jardin…
». Le rugbyman apprend
également le français : «
Yes, je fais deux
courses
par semaine.
So oui, c’est bien
», tente-t-il, un peu hésitant, quand on lui
demande s’il a fait des progrès.
Reconversion
Sur le terrain et en dehors, Dan Carter semble avoir trouvé ses
marques. «
J’étais plutôt nerveux au départ. Je ne savais pas à quoi
m’attendre. Mais j’avais besoin de ce défi : partir vivre à l’étranger,
jouer pour une nouvelle équipe, se faire de nouveaux coéquipiers,
changer de championnat…
» Quelques mois après son arrivée,
il se voit encore comme le «
petit nouveau
» et sûrement pas
comme la star de l’équipe : «
Mon rôle est le même que celui de
tous les autres joueurs : travailler dur, faire tout ce que je peux pour
que l’équipe gagne. Que vous jouiez depuis dix ans, ou que ce soit
votre première année, c’est votre objectif.
» L’ancien All Black a
signé pour trois ans au Racing. Ce qu’il aimerait faire après ?
Il faut lire son autobiographie pour en avoir une petite idée.
«
L’une des choses que j’aimerais faire quand j’arrêterai de jouer,
c’est former et conseiller les jeunes joueurs sur la gestion de leurs
finances et l’exploitation de leur talent afin de les aider à préparer
leur vie après le rugby
». Le rugby est et restera sa «
plus grande
passion dans la vie
».
n
Émilie Vast
CD92/O
livier
R
avoire
po r t r a i t
À 34 ans, l’ancien All Black a signé pour trois
saisons au Racing 92. Et entend bien inscrire
encore quelques titres à son palmarès.
Dan
Carter
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et
video.hauts-de-seine.frRetrouvez notre entretien
avec Dan Carter en vidéo sur