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ex po s i t i on

c u l t u r e

3



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HDS

mag

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n°47 - mai-juin 2016

mai-juin 2016 - n°47

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HDS

mag

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

L

’exposition parcourt

le célèbre méandre

de la Seine, du

classicisme à la fin

du XVIII

e

jusqu’à l’orée de

l’impressionnisme, en passant par

le romantisme et le réalisme.

L’idéalisation d’une « nature

primitive », prônée en 1750

par Rousseau, enflamme la litté-

rature puis gagnera la peinture

de paysage reconnue comme un

genre majeur au cours du XIX

e

.

La « belle boucle » sera ainsi témoin

de tous les courants picturaux.

Le parcours d’exposition de

ce troisième volet du tryptique

Paysages

après ceux du musée

français de la Carte à jouer d’Issy-

les-Moulineaux et du musée du

Domaine départemental de Sceaux

s’ouvre en 1780, avec une huile

de Louis-Gabriel Moreau,

Vue des

coteaux de Bellevue prise du parc de

Saint-Cloud

, empreinte du classi-

cisme ambiant. Dès 1820, la brosse

libre et fougueuse du jeune Paul

Huet surgit dans le foisonnement

végétal de l’île Seguin où Huet

décrit les variations atmosphé-

riques :

Inondation dans l’île Seguin

(1833) et peint de nombreuses

huiles dont

L’île Seguin par temps

d’orage

. En 1848, Huet peint depuis

les coteaux,

Paris vu des hauteurs

de Meudon (chemin des Gardes) :

« Victor Hugo et Lamartine, célèbrent

alors en Huet LE paysagiste roman-

tique »

, explique Francis Villadier,

commissaire de l’exposition. En

1824, l’exposition à Paris des

toiles du grand paysagiste anglais

Promenade picturale

en bord de Seine

Troisième volet de l’exposition Paysages

, La

« belle boucle » de la Seine, de 1800 à 1860

présente

une quarantaine de tableaux au musée d’Art et d’Histoire de Meudon. Jusqu’au 24 juillet.

de tours d’une ancienne ville

turque, Mardin, où toutes les

religions cohabitent. « 

Je t’aime

moi non plus (à la folie pas du

tout) 

» questionne pour sa part

l’altérité, l’érosion de l’intime au

profit du partage, à travers diffé-

rentes performances. Le film

de Camille Llobet,

Voir ce qui est dit

,

met en scène un chef d’orchestre

et une malentendante pour

interroger sur ce qui s’entend,

se traduit, se transmet… Enfin,

« 

La veille des formes

» rassemble

les questionnements autour

de l’objet, récupéré, transformé,

dénominateur commun entre des

artistes aussi différentes que Keita

Mori et Florence Lattraye.

Dada

Fréquenté par 25 000 visiteurs l’an

dernier, le Salon de Montrouge

e s t de v enu un é v énemen t

majeur sur la scène européenne

des artistes émergents où les

références à Marcel Duchamp

et à l’esprit dadaïste sont légion.

On ne sera donc pas surpris que

l’habituel invité d’honneur ait

laissé la place à la résurrection de

Dada, cent ans après sa naissance

dans une taverne de Zurich

baptisée « Cabaret Voltaire » sous

l’impulsion du poète Hugo Ball,

de Tristan Tzara, de Jean Arp…

et d’une page de dictionnaire !

C’est au premier étage du Beffroi,

que Dada répandra son esprit

subversif à travers une exposition

et des projections de films histo-

riques révélant le rôle de Tzara,

Richter, Schlemmer… ainsi que

des performances de la nouvelle

génération dont une soirée

hommage à Guy de Cointet.

Pas question cependant de trop

cultiver la nostagie : «

L’idée même

de « contemporain, c’est d’être

en adéquation avec notre temps

,

souligne Ami Barak.

Le

Salon de

Montrouge est d’abord une forme

de pari

». Des paris qui seront

pris avec le Grand Prix du Salon

consistant en une exposition

personnelle au Palais de Tokyo,

à Paris, ou le Prix du conseil

départemental qui offrira une

bourse et une résidence d’artiste

à l’Espace Manet de Genevilliers.

n

Alix Saint-Martin

www.salondemontrouge.fr

L’éclipse 06, 2014

Dans l’air, le fond, 2013

John Constable marque Huet qui

découvre les effets du fraction-

nement de la touche pré-impres-

sionniste de son contemporain.

Panoramique

Parallèlement, œuvrant sur

les mêmes sites que Paul Huet,

les héritiers du néoclassicisme

de Pierre-Henri de Valenciennes

peignent des vues panoramiques

vers le mont Valérien, Paris, le

château de Bellevue, le pont de

Sèvres, Saint-Cloud… signées

Langlacé, Vauzelle, Ricois,

Jolivard, Salathé, Bichebois…

Contraints par la notion de «

paysage historique », Alexandre

Dunouy dans

Le Pont de Sèvres

et

l’île Seguin et Constant Troyon

avec

Vue des environs de Sèvres

,

s ’ a t t a c h e n t à r e n d r e un e

description détaillée du paysage.

Au milieu du siècle, Corot

parvient à donner à la peinture

« sur le motif » ses lettres de

noblesse. Le peintre-graveur Félix

Bracquemond décrit à l’aquarelle

les humeurs du temps, La Seine à

Sèvres. Quant à Louis-F. Français,

il s’intéresse à l’éclat de la lumière

sur l’eau,

La Seine au Bas-Meudon

(1861). Le jeune Théodore

Rousseau peint entre 1831 et

1833, neuf vues de la « belle

boucle » où le sentiment de la

nature prédomine. Masses

colorées, contrastées, absence

de détails, construisent la vision

romantique. Enfin, l’irruption

de Courbet impose le réalisme

comme une alternative à l’oppo-

sition romantisme - académisme.

Et vers 1870, l’impressionnisme

s’annonce avec Félix Ziem qui

orientalise

La Seine à Billancourt

et embrase la « belle boucle »

en l’éclaboussant d’or. 

n

Alix Saint-Martin

www.meudon.fr

Le deuxième volet de

Paysages, Les environs

de Paris, du romantisme à l’impressionnisme

,

se poursuit au musée du Domaine départemental

Sceaux jusqu’au 10 juillet.

© J.-C. C

ouval

© M

athieu

D

ufois

© M

arie

B. S

chneider

La Seine à Billancourt

.

Vers 1870-1880. Félix Ziem.

Musée des Beaux-Arts, Beaune.