mai-juin 2016 - n°47
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n°47 - mai-juin 2016
r epo r t age
Le Département des Hauts-de-Seine s’est
engagé depuis plusieurs années dans une
harmonisation des modes d’exploitation des
cantines scolaires. Le choix de la livraison de repas en liai-
son froide en différée a permis d’offrir aux 31 500 collégiens
demi-pensionnaires une prestation alimentaire de qualité et
homogène et de prévenir tout risque alimentaire et sanitaire.
Par ailleurs, les menus proposés aux collégiens par les trois
cuisines de production (deux publiques et une privée) font
l’objet d’une analyse diététique répondant aux recomman-
dations nutritionnelles. Le recours à des produits labellisés,
issus de l’agriculture biologique ou de circuits courts, est éga-
lement une demande forte du Département ».
Nathalie Léandri
vice
-
présidente
du
conseil
départemental
chargée
des
affaires
et
constructions
scolaires
Verbatim
© CD92/J
ean
-L
uc
D
olmaire
Dans les Hauts-de-Seine,
63 % des élèves sont demi-
pensionnaires et prennent
au moins un repas par semaine
à la cantine.
une demi-heure au four avant
d’être nappé de sauce au citron.
Les barquettes remplies sont
recouvertes afin d’éviter toute
contamination. L’hygiène est
rigoureuse : pas de trace d’œufs
en coquille, qui devraient être
désinfectés un par un avant
d’être préparés. Pour le moelleux
au chocolat, ce sont donc des
œufs déjà cassés et battus qui
sont livrés en poches.
Liaison froide
Les repas sont préparés trois
jours avant leur service et
conservés selon le principe de
la liaison froide : les aliments
cuisent à plus de soixante-
trois degrés et une fois sortis
du four, passent pendant deux
heures dans plusieurs cellules
d e r e f r o i d i s s eme n t a v a n t
d’atteindre progressivement
une température inférieure
à dix degrés. «
Ce n’est pas
congelé mais uniquement du froid
positif. Les plats sont stabilisés,
ce qui permet une conservation
sur plusieurs jours
», note Yves
Tronel. Pendant toute la durée
de la préparation, la température
des aliments sera régulièrement
mesurée afin de respecter
cette règle. Une fois mises
sous plastique, les différentes
barquettes sont conservées au
frais, placées en salle de répar-
tition où elles seront alloties
selon les établissements et
livrées le surlendemain - soit
la veille du service - dans les
restaurants des collèges dans
des camions réfrigérés.
Trois jours plus tard, les six
employés du restaurant du
collège La Fontaine d’Antony
préparent les différents plats
confectionnés le mardi. Depuis
huit heures et demie, Farida
Ourrad gère les cuisiniers et
donne ses instructions. «
Nous
avons reçu la production la
veille et ce matin, nous avons
confectionné les salades vertes.
Puis nous installons les entrées
et les desserts
», explique-t-elle.
À partir de onze heures, les
fours se mettent en marche
pour réchauffer les barquettes
de viande, de poisson et leurs
accompagnements. Tous les
jours, les employés doivent
mettre de côté un échantillon
de chaque plat qui servira en
cas de prélèvement microbio-
logique ou de contrôle. Il sera
conservé pendant cinq jours. Les
employés sont également tenus
de mettre à disposition la liste
des allergènes dans chacun
des mets préparés.
Anti-gaspillage
À midi, les élèves patientent
déjà devant l’entrée du self.
Aujourd’hui, 370 repas seront
servis en quatre services, ce qui
laisse environ vingt minutes à
chaque élève pour déjeuner. À
table, Aurélie, Marie, Guillian et
Salomé ont opté pour la viande.
Ces élèves de troisième appré-
cient plutôt les desserts et les
entrées. «
En général, c’est bon,
même s’il manque parfois des assai-
sonnements. Et l’équipe est très
sympa
», explique Guillian. «
En
plus, les plats sont bien présentés ce
qui fait qu’on a envie de les manger,
même si ce sont des choses que l’on
n’aime pas à la base
», poursuit
Aurélie. Ici, près de 92 % des
élèves sont demi-pensionnaires,
contre 63 % pour l’ensemble
du département.
À 13 h 45, le service se termine.
Le poisson n’a pas rencontré un
franc succès. Le taux de prise –
c’est-à-dire la proportion d’élèves
choisissant un plat – n’est
que de 10 %. Une proportion
qui varie beaucoup suivant
les collèges et les habitudes de
consommation des élèves. «
Il
est important de bien connaître ces
habitudes afin d’ajuster au mieux
les stocks. Mais la plus grosse
difficulté est de prévoir les effectifs
d’élèves qui déjeunent chaque
jour
», explique Martial Blanc,
chef du service de la restau-
ration scolaire au conseil dépar-
temental. Car une fois qu’une
barquette a été sortie du frais,
elle sera consommée ou jetée…
La prévention des ruptures en
fin de service et le gaspillage
alimentaire sont en effet les
plus gros défis à relever pour
la restauration des collèges.
Plusieurs pistes sont explorées
a f i n d e l e s r é du i r e a v e c ,
par exemple, la mise en place
d’un observatoire du goût
et d’un portail « taux de prise »
qui permettront, à l’avenir,
d ’ e x ami n e r a u p l u s p r è s
les préférences alimentaires
des élèves.
n
Mélanie Le Beller
Photos : Willy Labre
Le prestataire élabore
une proposition de
menus pour une
période de deux mois
qui passe devant une
commission*.
Une fois les menus
validés, les unités de
production passent
commande pour les
ingrédients auprès
des fournisseurs.
Les ingrédients frais
sont livrés tôt le matin.
La préparation s’étale
pendant toute la
matinée. Les plats sont
filmés et mis au frais.
Les plats partent en
livraison dans des
camions frigorifiques.
Ils arrivent dans les
collèges et sont de
nouveau mis au frais.
Les repas sont réchauffés
au four dans les collèges
puis servis aux élèves.
Selon le menu, les
équipes préparent les
entrées ou les desserts.
Entre
0,60
€
et
4
€
C’est le prix d’un repas en
fonction du quotient familial
30000
repas/jour
J - 1
Jour J
J - 60
J - 20
J - 3
?
LES CANTINES
EN CHIFFRES
*composée de représentants des collèges, du prestataire, des parents d’élèves et du Département.