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i n s e r t i on

mai-juin 2016 - n°47

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

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n°47 - mai-juin 2016

C

’est dans la salle de

l’Opéra royal, inauguré

en 1770 à l’occasion du

mariage du Dauphin,

futur Louis XVI et de

Marie-Antoinette, que la démons-

tration est la plus parlante.

Comment dissimuler les détecteurs

de fumée pour ne pas contrarier

les architectes des Monuments

historiques ? Faut-il sacrifier une

des banquettes originelles pour

évaluer leur résistance au feu ?

Quel organisme de contrôle

choisir pour certifier la pose d’une

toile ignifugée derrière le rideau

de scène, pièce d’origine en soie

pesant plus de trois tonnes ? Ce

jour-là, devant Marc Nizan, respon-

sable sécurité incendie du Château

de Versailles, la nouvelle promotion

de l’EESP. «

Ils sont douze, comme à

chaque session, et ont commencé leur

formation il y a quinze jours. Elle va

durer trois mois

», explique la direc-

trice Sophie Dhérot.

L’École Européenne de Sécurité

Privée a été ouverte il y a plus

de trois ans et est installée sur le

site de Versailles dans l’ancien

hôtel particulier de Madame de

Pompadour. Elle propose « 

une

formation haut de gamme dans

le domaine de la sécurité privée

 ».

Sophie Dhérot prévient : on ne

parle pas de «

vigiles, un terme

connoté et loin de la réalité du

métier

 », mais bien d’agents de

sécurité privée. C’est en parte-

nariat avec cette école que le Dépar-

tement a lancé en début d’année

sa Passerelle vers l’emploi pour les

bénéficiaires du RSA intéressés

par ce métier. «

Ce dispositif a été

Avec sa Passerelle vers l’emploi,

le Département propose aux

bénéficiaires du RSA de se réorienter dans le secteur de la sécurité.

mis en place notamment à la suite

des attentats de novembre dernier

qui ont fait apparaître un besoin très

important en terme de recrutement

d’agents de sécurité

, explique Marie-

Laure Godin, vice-présidente du

conseil départemental chargée

des affaires sociales, solidarités et

insertion.

L’objectif est double : d’une

part accompagner les entreprises dans

leurs besoins de recrutement et d’autre

part permettre à des bénéficiaires du

RSA un retour à l’emploi pérenne.

»

Ces derniers sont orientés par les

Espaces Insertion ou par les Edas,

Espaces départementaux d’actions

sociales. Mais la sélection reste la

même. À commencer par un test

écrit de trois quarts d’heure environ

avec un QCM d’une quarantaine

de questions autour du métier et

une rédaction en français sur un

compte-rendu d’incidents. Les

candidats qui obtiennent plus de

quarante-cinq points sur soixante

sont ensuite reçus à l’EESP pour

un entretien. «

Il n’y a pas de

profil type

, souligne Jean-Claude

Sonnois, directeur de la formation

continue pour l’École européenne

d’intelligence économique dont

dépend l’EESP.

Les âges vont de

dix-huit à presque soixante ans.

Il y a des hommes et des femmes.

D’anciens électriciens, des plombiers,

des boulangers, on a un antiquaire

dans cette promotion par exemple,

mais il y a aussi des personnes qui ont

fait partie de la gendarmerie ou de

l’armée… Ce qui compte, c’est que la

personne soit motivée. Il ne faut pas

qu’elle se dirige dans cette branche

par défaut. Car il faut accepter d’être

disponible nuit et jour, les week-ends,

les jours fériés.

» Pour postuler, il n’y

a que deux conditions à remplir :

être demandeur d’emploi et avoir

un casier judiciaire vierge. Car

une fois les tests et l’entretien

passés, il faut une autorisation

préalable d’exercer délivrée par

le Cnaps, le Conseil national des

activités privées de sécurité, qui

dépend du ministère de l’Inté-

rieur. Une fois cette autorisation

obtenue, reste une dernière étape

à franchir : rencontrer les respon-

sables des ressources humaines

des deux entreprises partenaires de

l’EESP : Fiducial Sécurité et Torann

France. Elles ont leur mot à dire

sur le recrutement des candidats

car ce sont elles qui embau-

cheront les agents, directement

en CDI et à temps plein, une fois

leur formation terminée et leurs

diplômes validés.

Double cursus

Des diplômes, les élèves de

l’EESP en passent trois : le CQP

APS, le Certificat de qualifi-

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Au programme

de la formation, plusieurs

visites sur le terrain dont

celle du PC sécurité incendie

du Château de Versailles.

un emploi d’avenir

RSA

agent de sécurité,

cation professionnelle d’agent

privé de sécurité, le SSIAP 1, le

Service de sécurité incendie et

d’assistante à personnes niveau 1

et le diplôme de l'EESP : agent

de prévention, de sûreté et de

sécurité. « 

Pour travailler dans

le domaine de la sureté, le CQP

APS est obligatoire pour obtenir la

carte professionnelle sans laquelle

on ne peut pas exercer en France,

explique Sophie Dhérot.

Mais,

notamment suite aux attentats, elle

est de plus en plus demandée aussi

pour faire de la sécurité incendie

même si ce sont deux métiers diffé-

rents.

» Deux cent dix heures

de formation sont nécessaires

pour obtenir les deux premiers.

Au programme : un module de

français écrit et oral - «

essentiel

car les agents seront amenés à

rédiger des comptes-rendus d’inci-

dents

 » - et un module d’anglais

car les clients de Fiducial et

Torann sont de grands groupes,

notamment de luxe, et l’agent

doit donc être capable d’accueillir

et d’orienter des clients étrangers.

Les élèves travaillent en plus sur

la gestion du stress et la connais-

sance de soi, le risque terroriste,

les tentatives d’intrusion… Pour

bien appréhender les réalités du

métier, ils font de nombreuses

visites au Château de Versailles,

au Sdis 78, le Service Départe-

mental d'Incendie et de Secours

des Yvelines, au siège de la

Société Générale à La Défense,

dans le magasin Ikea de Plaisir…

«

À ces deux cent dix heures, nous

avons ajouté cent quatre-vingt-dix

heures de formation pour les amener

à un niveau supérieur et leur

permettre de prendre des postes à

responsabilité rapidement

, précise

Jean-Claude Sonnois.

Nous avons

par exemple deux modules liés aux

ressources humaines. Un premier

autour du tutorat, c’est-à-dire

l’accueil d’un nouvel agent sur le

L’école a été ouverte il y a

plus de trois ans. Elle accueille

une nouvelle promotion de douze

élèves tous les trois mois.

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