mai-juin 2013 - n°29
        
        
          |
        
        
          HDS.
        
        
          mag
        
        
          |
        
        
          
        
        
          r epo r t age
        
        
          
            on compositeur pré-
          
        
        
          
            féré c’est Beethoven
          
        
        
          ,
        
        
          affirme crânement
        
        
          Salma, 9 ans.
        
        
          
            Il
          
        
        
          
            y a un rythme intéressant. 
          
        
        
          » Mal-
        
        
          lorie, une année de plus, opine
        
        
          du chef en signe d’assentiment.
        
        
          «
        
        
          
            Moi aussi c’est lui que je préfère
          
        
        
          ».
        
        
          Quelques minutes plus tard, dans
        
        
          une salle du centre sociocultu-
        
        
          rel Yannick-Noah d’Asnières,
        
        
          la conversation prend tout son
        
        
          sens. Un ensemble à cordes ré-
        
        
          pète. Bien assises, le dos droit,
        
        
          l’archer à la main, la tête penchée,
        
        
          les fillettes ont les yeux rivés sur
        
        
          leur partition. Un peu trop peut-
        
        
          être. « 
        
        
          
            Tout le monde voit ma bat-
          
        
        
          
            tue ? 
          
        
        
          », interroge un violoncel-
        
        
          liste aujourd’hui dans le rôle du
        
        
          chef d’orchestre. La baguette est
        
        
          imaginaire. Mais à sa levée, les
        
        
          premières notes de la
        
        
          
            Marche pour
          
        
        
          
            la Cérémonie des Turcs
          
        
        
          de Lully se
        
        
          font entendre. Le professeur et
        
        
          ses élèves travaillent dans le cadre
        
        
          de Demos, le Dispositif d’édu-
        
        
          cation musicale et orchestrale à
        
        
          vocation sociale. Expérimenté en
        
        
          Île-de-France entre 2010 et 2012
        
        
          avec quatre cent cinquante en-
        
        
          fants, le projet a été élargi cette
        
        
          année à mille enfants : trois cent
        
        
          cinquante en région parisienne et
        
        
          six cent cinquante dans d’autres
        
        
          régions. « 
        
        
          
            Demos s’adresse à des
          
        
        
          
            jeunes âgés de sept à douze ans sans
          
        
        
          
            aucune pratique antérieure de la
          
        
        
          
            musique et qui résident dans des ter-
          
        
        
          
            ritoires défavorisés, classés
          
        
        
          politique
        
        
          de la ville
        
        
          
            »
          
        
        
          , détaille Laurent Bayle,
        
        
          directeur de la Cité de la Musique,
        
        
          qui dirige le programme.
        
        
          Dans les Hauts-de-Seine, ils
        
        
          sont une centaine de musiciens
        
        
          débutants et volontaires à s’être
        
        
          engagés pour trois ans. Sept
        
        
          villes, dont quatre avaient déjà
        
        
          participé à l’expérimentation, sont
        
        
          concernées : Asnières, Colombes,
        
        
          Nanterre, Gennevilliers, Châte-
        
        
          nay-Malabry, Antony et Bagneux.
        
        
          Le Département est désormais
        
        
          partenaire du dispositif avec une
        
        
          première subvention de cent
        
        
          mille euros pour l’année 2012-
        
        
          2013. «
        
        
          
            Demos s’inscrit parfaitement
          
        
        
          
            dans notre politique de la culture
          
        
        
          
            pour tous
          
        
        
          , explique le président
        
        
          du conseil général, Patrick Deve-
        
        
          djian.
        
        
          
            Je crois fortement que l’on
          
        
        
          
            peut concilier l’excellence et le popu-
          
        
        
          
            laire.
          
        
        
          »
        
        
          De l’oral à l’écrit
        
        
          «
        
        
          
            C’est aujourd’hui qu’on a les nou-
          
        
        
          
            velles partitions ? 
          
        
        
          », s’impatiente
        
        
          Renaud, un petit violoniste d’As-
        
        
          nières. Cordes, vents ou cuivres,
        
        
          chaque groupe de Demos est
        
        
          spécialisé. Il réunit deux fois par
        
        
          semaine une quinzaine d’enfants
        
        
          encadrés par au moins deux
        
        
          musiciens professionnels. «
        
        
          
            C’est
          
        
        
          
            une autre spécificité du dispositif
          
        
        
          ,
        
        
          souligne Laurent Bayle.
        
        
          
            Le projet
          
        
        
          
            s’appuie sur un enseignement col-
          
        
        
          
            lectif de la musique, ce qui le dis-
          
        
        
          
            M
          
        
        
          Avec le soutien du conseil général,
        
        
          
            une centaine d’enfants de sept à douze ans
          
        
        
          
            issus de quartiers classés «politique de la ville»
          
        
        
          découvrent la pratique
        
        
          d’un instrument. Sans préjugés.
        
        
          à la portée
        
        
          de tous
        
        
          Demos, le classique
        
        
          Les élèves ont quatre
        
        
          heures de cours
        
        
          par semaine et se voient
        
        
          confier un instrument
        
        
          durant toute la durée
        
        
          du programme.
        
        
          ©
        
        
          cg
        
        
          92/
        
        
          olivier
        
        
          ravoire