mai-juin 2013 - n°29
        
        
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          HDS.
        
        
          mag
        
        
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          dé c ou v e r t e
        
        
          ’œil averti repèrera
        
        
          que l que s c oups
        
        
          de marqueur sur
        
        
          un volet. Hormis
        
        
          cela, rien d’ostentatoire. Passés
        
        
          une porte d’entrée ordinaire et
        
        
          un couloir obscur, le visiteur, pri-
        
        
          vilégié, a pourtant l’impression
        
        
          d’avoir pénétré dans la caverne
        
        
          d’Ali Baba. Une multitude de toiles
        
        
          ornent les murs, du sol au plafond.
        
        
          D’autres sont simplement entre-
        
        
          posées de-ci de-là. «
        
        
          
            Ce n’est qu’une
          
        
        
          
            petite partie de ce que je possède
          
        
        
          ,
        
        
          prévient l’hôte.
        
        
          
            La plupart de mes
          
        
        
          
            œuvres sont stockées en lieu sûr.
          
        
        
          »
        
        
          En moins de dix ans, Alain-Domi-
        
        
          nique Gallizia a constitué la plus
        
        
          grande collection internationale
        
        
          de graffitis : il en possède quatre
        
        
          cents environ. «
        
        
          
            Tout ce que les gens
          
        
        
          
            pensent savoir sur le graffiti est faux
          
        
        
          ,
        
        
          prévient-il d’emblée en prenant
        
        
          
            L
          
        
        
          place sur l’un des larges canapés
        
        
          de cette pièce, lieu informel d’ex-
        
        
          position et de rencontre, baignée
        
        
          de lumière grâce à sa verrière.
        
        
          
            Ce
          
        
        
          
            que moi-même je pensais le jour où
          
        
        
          
            j’ai rencontré des artistes pour la pre-
          
        
        
          
            mière fois était complètement faux.
          
        
        
          »
        
        
          C’était en 2005. L’aristocrate pié-
        
        
          montais distribue des sacs de
        
        
          couchage aux SDF aux alentours
        
        
          de la gare du Nord avec la Fonda-
        
        
          tion Setton, une des nombreuses
        
        
          œuvres caritatives qu’il soutient. Il
        
        
          croise des graffeurs dont les pein-
        
        
          tures ornent parfois les palissades
        
        
          de ses chantiers ou les terrains va-
        
        
          gues à proximité. «
        
        
          
            Rêvant d’accou-
          
        
        
          
            cher un nouveau monde 
          
        
        
          », il est en
        
        
          effet devenu architecte après s’être
        
        
          essayé à l’obstétrique et au droit
        
        
          et à la politique en parallèle des
        
        
          Beaux-Arts. «
        
        
          
            Alors que moi-même
          
        
        
          
            je pouvais mettre mon nom sur mes
          
        
        
          Alain-Dominique Gallizia,
        
        
          architecte, a mis
        
        
          
            sa collection
          
        
        
          
            de graffitis, la plus grande au
          
        
        
          
            monde,
          
        
        
          à l’abri du temps.
        
        
          Mais pas des regards.
        
        
          la ruche
        
        
          du tag
        
        
          À Boulogne, dans
        
        
          ADG n’est pas seulement
        
        
          collectionneur. Il est aussi
        
        
          mécène et commanditaire.
        
        
          À Boulogne, il invite les
        
        
          graffeurs à peindre. Il fournit
        
        
          le lieu et le matériel.